Chasse : l’ASPAS informe les maires pour rééquilibrer le débat public face au lobby cynégétique 

Alors que la Fédération nationale des chasseurs a appelé ses membres à rencontrer leur maire le 16 et 17 mai pour leur faire signer un « manifeste pour la chasse », l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) a pris les devants. Le 15 mai dernier, elle a adressé un emailing à près de 29 000 mairies de France pour leur faire connaître son guide juridique “Maires & Chasse”, un outil d’information rigoureux destiné à rappeler les leviers légaux à disposition des élus face aux abus de la chasse. 

À travers cette opération, l’ASPAS entend rétablir un équilibre dans le dialogue entre maires et citoyens. Les chasseurs ne sont pas les seuls à faire entendre leur voix : une large majorité de Français attend des pouvoirs publics une meilleure régulation de cette pratique. 

Le guide “Maires & chasse”, disponible gratuitement en ligne, rappelle les compétences réelles des élus locaux face à la chasse. Si le maire n’a pas le pouvoir de réglementer l’exercice de la chasse à proprement parler, il dispose d’un pouvoir général de police afin d’assurer l’ordre public, dont les composantes sont la sûreté, la sécurité et la salubrité publiques. Ainsi, le maire, mais aussi tout élu membre du conseil municipal, peut jouer un rôle ou exercer une influence en ce qui concerne l’exploitation de la chasse sur les biens communaux, l’organisation de battues de destruction ou encore la sécurité des habitants et des usagers sur le territoire communal. 

Le guide juridique de l’ASPAS souhaite ainsi accompagner les maires dans leurs prises de décisions quant à la pratique de la chasse sur leur commune, en clarifiant certains aspects de la réglementation et en proposant des mesures qu’ils peuvent mettre en place pour limiter cette activité et ainsi favoriser à la fois sécurité et biodiversité. 

Un outil d’autant plus nécessaire que la défiance envers la chasse reste forte dans l’opinion : selon un sondage IFOP de mars 2025, 62 % des Français ne se sentent pas en sécurité lors des périodes de chasse, et 80 % sont favorables à une réduction de sa durée. 

L’ASPAS appelle les élus à faire preuve de discernement et à défendre l’intérêt général face à une minorité organisée et très politisée. Les citoyens attendent des maires qu’ils protègent leur sécurité et leur environnement, pas qu’ils relaient des revendications partisanes. 

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