Audience au Conseil d’État : l’ASPAS conteste la chasse des sangliers au printemps 

Le lundi 19 mai 2025, le Conseil d’État a examiné les deux recours déposés par l’ASPAS contre un arrêté ministériel et un décret en date du 28 décembre 2023, qui autorisent et facilitent la chasse aux sangliers à des périodes jusque-là interdites, avec des moyens particulièrement contestables. L’ASPAS est à ce jour la seule organisation à avoir alerté publiquement sur les changements apportés et à avoir attaqué ces textes. 

Une chasse étendue… toute l’année 

Depuis la consultation publique en 2023, nous alertons sur une dérive grave et banalisée de la régulation des sangliers. Le cadre réglementaire attaqué par l’ASPAS permet désormais : 

  • de chasser en avril et mai, en pleine période de reproduction pour de nombreuses espèces, 
  • des tirs autour des parcelles agricoles en cours de récolte, avec des risques accrus pour la faune sauvage et la sécurité publique, 
  • l’usage de chevrotine, des munitions à très large dispersion, dangereuses pour les animaux comme pour les humains. 

Concrètement, ces mesures ouvrent la porte à une chasse aux sangliers 12 mois sur 12, ce qui constitue une pression continue, sans aucun répit, sur cette espèce sauvage. 

Des chiffres alarmants 

Quelques mois après la parution de ces textes, les chiffres confirment une adoption massive à l’échelle locale : 

  • 64 départements ont déjà autorisé la chasse au sanglier en avril et mai sur l’ensemble de leur territoire
  • dont 34 en battue, une méthode particulièrement intrusive et stressante pour la faune, 
  • 30 départements permettent l’usage de la chevrotine

Au total, plus des deux tiers du territoire national sont concernés par une chasse des sangliers désormais permanente. 

Une recommandation partielle…
en attente de mieux 

Lors de l’audience du 19 mai, la rapporteure publique a proposé au Conseil d’État d’annuler uniquement la disposition autorisant les tirs autour des parcelles en cours de récolte. Une proposition que nous saluons partiellement, car elle reconnaît le danger immédiat de cette pratique. Toutefois, les autres mesures tout aussi préoccupantes n’ont pas été retenues à ce stade, malgré les arguments que nous avons présentés. 

L’ASPAS ne lâchera rien 

La décision définitive du Conseil d’État est attendue dans les prochaines semaines. D’ici là, l’ASPAS reste pleinement mobilisée pour défendre les intérêts de la faune sauvage, et dénoncer cette logique de régulation permanente qui ne s’appuie ni sur une vision écologique cohérente, ni sur une exigence de respect du vivant.

Photo d’en-tête : © F. Cahez

Inscription à la newsletter

X