Elmer est mort en 10 minutes. Ses maîtres le promenaient, en cette journée d’août 2018, à Mons-en-Pévèle (Nord), lorsque le chien se rapprocha d’un cadavre de pigeon, pour le mordiller. Quelques minutes plus tard, le canidé convulse et décède. A côté du pigeon, une buse variable, elle aussi morte.
L’analyse toxicologique, menée sur le Bull-terrier et la buse (espèce protégée en France), révèle la présence de Carbofuran, une substance active utilisée dans l’insecticide Curater de la société Bayer, interdite depuis 2008. L’enquête conduira les agents de l’ONCFS (police de l’environnement) au domicile de Monsieur G. D, le président de la société de chasse locale. Là, ils découvrent pas moins 7 kg de Curater !
Le chasseur est déclaré coupable de « destruction non autorisée d’espèce animale protégée », « d’emploi de drogue », « d’appât ou de substance de nature à détruire le gibier et les animaux nuisibles » et « d’atteinte involontaire à la vie ou à l’intégrité d’un animal domestique ».
Le procès a eu lieu le jeudi 6 juin 2019 au tribunal correctionnel de Lille. Verdict : G. D est condamné à 500€ d’amende, 5 mois de prison avec sursis et une suspension d’un an du permis de chasse, et se voit également devoir verser 1 300€ au propriétaire du chien pour préjudice matériel et moral.
Quant à l’ASPAS et aux associations de défense des animaux qui se sont portées parties civiles dans cette affaire, elles se voient allouer des dommages et intérêts correspondants aux sommes suivantes :
- 500€ à l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS)
- 500€ à la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO)
- 500€ à la Société nationale pour la défense des animaux (SNDA)
- 500€ à l’Association Stéphane Lamart « Pour la défense des droits des animaux »
- 250€ à la Fondation 30 millions d’amis
- 250€ à la Fondation assistance aux animaux
Ce délibéré nous est communiqué au moment où l’ASPAS porte plainte pour une affaire similaire, concernant un autre président de société de chasse accusé lui d’avoir utilisé des cadavres de volailles empoisonnées au Témik, contre des prédateurs sauvages (renards, fouines, etc.), à Franqueville (Somme).