Somme : la préfète veut autoriser le massacre de 1600 renards !

Alors que les renards sont déjà piégés douze mois de l’année et tirés à volonté pendant la saison de chasse, les chasseurs de la Somme veulent abattre 1600 renards de plus, de nuit, jusqu’au 31 mars 2020. Ainsi pourraient-ils profiter plus longuement de leur loisir mortifère, à savoir plomber davantage de perdrix, lièvres, lapins, cailles, faisans, perdrix, canards colverts et autres « gibiers d’eau », c’est-à-dire tous ceux qui ne seraient pas mangés par les renards, en somme, qui eux ne chassent pas par plaisir, mais pour se nourrir.

Pour ce massacre nocturne, les chasseurs ont le soutien de la préfète Muriel Nguyen, qui est toutefois obligée de soumettre ce projet d’arrêté à la consultation du public.

Pour participer, écrivez à ddtm-nature-chasse@somme.gouv.fr

Nous vous invitons donc à participer de façon constructive à cette belle opportunité démocratique, pour dire NON à ces tirs de nuit, même s’il est à craindre que cette Préfecture tourne une nouvelle fois le dos à l’immense majorité de citoyens hostiles à ces tueries, comme elle l’a prouvée très récemment à l’égard de la consultation publique sur le tir des blaireaux : seuls 3% des avis se sont prononcés pour !

Somme : la préfète veut autoriser le massacre de 1600 renards !

Cette insolence des autorités envers les citoyens ne doit pas décourager, au contraire ; l’indignation a du bon, en ce qu’elle fédère davantage de personnes sensibles à la cause des animaux sauvages persécutés pour le seul loisir de quelques gens armés. Plus nous serons nombreux à nous indigner, plus nous aurons de chance de faire bouger les choses !

Les arguments avancés dans le projet d’arrêté pour justifier l’abattage de 1600 renards sont très faibles, voire totalement absurdes. On aime à penser que la formule « CONSIDERANT l’importance de la population de renards dans le département de la Somme » est une ode à la réalité ontologique de ces canidés sauvages, qui sont, comme toute chose vivante « importants pour eux-mêmes ». Mais il n’est pas certain que la préfecture leur accorde cette même importance.

Quant aux autres justifications apportées, voici quelques contre-arguments dont vous pouvez vous inspirer* :

  • Les renards sont déjà persécutés 12 mois sur 12 par tir, piégeage, déterrage. Or, plus ils sont persécutés, plus ils réagissent à la menace par un phénomène de « compensation naturelle », avec des portées plus importantes. Voir à ce propos sur notre compte YouTube l’intervention de Sandrine Ruette, agent ONCFS, au colloque « Renard » organisé par l’ASPAS en mai 2017
  • La supposée « dynamique positive » des populations de renards (établie à partir des données des chasseurs et piégeurs eux-mêmes) démontre bien que leur chasse ou leur « destruction » par piégeage n’est d’aucune utilité. Comme de nombreuses autres espèces, le renard est une espèce territoriale qui s’autorégule, et qui fait que l’invasion, prédite par certains, est tout simplement impossible.
  • Les renards, carnivores et charognards, jouent un rôle écologique de premier ordre, en s’attaquant aux proies les plus faibles, et en chassant de nombreux micro-mammifères qui mettent en péril certaines cultures agricoles
  • Pour protéger les élevages avicoles de la Somme, il convient surtout de prendre des mesures de protection justement, et non de destruction. Rendre les clôtures imperméables aux prédateurs éventuels est la seule façon intelligente de protéger ces élevages, sur la durée.
  • Il a été démontré que les renards, accusés de transmettre des maladies, sont surtout très efficaces pour limiter la propagation de certaines maladies handicapantes, notamment la maladie de Lyme, transmise par les tiques. Quant à l’échinococcose et la néosporose caninum, les autorités sanitaires (ANSES) ne recommandent nullement de tuer les renards pour lutter contre ces maladies mais plutôt de veiller à une bonne hygiène humaine (échinococcose, transmissible à l’homme) et de surveiller le vêlage des vaches et d’éviter la divagation des chiens (néosporose).

Si cet arrêté venait à être adopté en l’état, l’ASPAS se tient prête à le contester devant les tribunaux, comme elle l’a déjà fait avec succès pour plusieurs autres départements.

* Les avis comprenant des copier-coller identiques sont considérés comme une seule et même réponse : il est donc indispensable de personnaliser le vôtre

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