Le loup officiellement déclassé en Europe : une régression grave pour la biodiversité
Ce jeudi 5 juin, le Conseil approuve définitivement le déclassement officiel du loup dans la directive Habitats, rétrogradant son statut de « strictement protégé » à celui de « protégé ». Cette décision marque un tournant préoccupant pour la conservation de cette espèce emblématique, et va à l’encontre des recommandations de la communauté scientifique. Ce déclassement fait suite à l’abaissement du niveau de protection du loup au sein de la Convention de Berne, entré en vigueur en mars dernier. Concrètement, cela ouvre la voie à une facilitation des tirs et à une hausse du nombre de loups abattus dans les pays européens.
Des actions juridiques en cours pour défendre le loup
Face à cette décision contestable, la mobilisation se poursuit à l’échelle européenne :
- Une enquête est en cours, menée par la Médiatrice de l’Union européenne, sur les conditions dans lesquelles la Commission européenne a pris cette décision.
- Cinq ONG, soutenues par 17 autres organisations, dont l’ASPAS, ont déposé un recours devant le Tribunal de l’Union européenne pour demander l’annulation du déclassement du loup.
Ces procédures pourraient encore faire évoluer la situation.
Les États membres peuvent maintenir une protection stricte
Malgré cette décision européenne, les États membres restent libres de maintenir une protection renforcée du loup dans leur législation nationale. Plusieurs pays ont déjà affirmé leur volonté de conserver un niveau de protection stricte : la Pologne, le Portugal, la Tchéquie et la Belgique ont tous annoncé qu’ils n’appliqueraient pas le déclassement sur leur territoire.
L’ASPAS appelle la France à suivre cet exemple.
Alors que la population de loups en France reste fragile — environ 1 000 individus — il est impératif de maintenir une protection stricte pour assurer la survie de l’espèce sur le long terme. La cohabitation avec ce grand prédateur est non seulement possible, mais nécessaire pour préserver l’équilibre des écosystèmes.
Des décisions attendues en France
Dans les prochaines semaines, le gouvernement français devra décider s’il applique ou non cette régression dans la législation nationale. Jusqu’ici, la France s’est systématiquement prononcée en faveur du déclassement. Cela doit changer.
L’ASPAS appelle les ministres concernés à prendre position clairement et publiquement pour la protection stricte du loup en France.