La chasse tue : à quand sa mue ?

La chasse tue : à quand sa mue ?

Six mois de prison ferme et retrait du permis à vie pour le chasseur qui avait confondu Morgan Keane avec un sanglier, le 2 décembre 2020, en plein confinement, et six mois de prison ferme à l’encontre du directeur de la battue : cette réquisition du procureur, prononcée lors du procès qui s’est tenu ce 17 novembre à Cahors, dans le Lot, est un signal relativement fort envoyé à la communauté des chasseurs qui minimisent encore beaucoup trop la dangerosité de leur loisir.

Six mois de prison, cela peut sembler dérisoire au regard d’un tel homicide, et pourtant les sanctions retenues dans les affaires d’insécurité liée à la chasse sont souvent plus légères encore… 

L’ASPAS, qui milite depuis 40 ans pour plus de sécurité à la chasse et accompagne les ruraux dans leurs démarches pour créer des refuges sans chasse, a tenu à soutenir les proches de Morgan en se portant partie civile à leurs côtés dans ce procès et en réclamant de manière symbolique 1 euro de préjudice moral*.

Le délibéré sera rendu le 12 janvier prochain. Si le tribunal suit la réquisition du procureur, le jugement laissera espérer un peu plus de sérénité dans nos campagnes. Pour l’ASPAS, le retrait du permis à vie devrait être la sentence systématique à chaque accident grave. Il est tout à fait incompréhensible que l’on puisse autoriser des tireurs aussi dangereux à ressortir dans la nature avec des armes toujours plus dangereuses.

Pour que de tels drames n’aient plus lieu, les ruraux, randonneurs, vététistes et autres usagers de la nature attendent de pied ferme la réforme en profondeur demandée depuis tant d’années par notre association : des jours sans chasse au niveau national, une formation au permis beaucoup plus stricte, des contrôles médicaux réguliers des porteurs de fusils, etc.

Nous continuerons d’apporter tout notre soutien à la famille de Morgan Keane, et toute notre solidarité envers ses amies, à l’origine du collectif « Un jour un chasseur ».

* La Fédération Départementale des Chasseurs du Lot a quant a elle scandaleusement réclamé 500 euros de préjudice moral…

Contact : presse@aspas-nature.org

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