La ville de Melle agit pour les renards !

La ville de Melle agit pour les renards !

Grâce en partie au précieux travail de médiation entrepris par la délégation ASPAS des Deux-Sèvres, la ville de Melle, 6200 habitants, a émis le souhait de retirer le renard de la liste des « nuisibles ». Une petite pierre de plus pour la réhabilitation du goupil !    

Le 1er juin dernier, le conseil municipal de Melle, petite ville du sud des Deux-Sèvres anciennement dirigée par Ségolène Royal, a voté une motion afin que le renard ne soit plus considéré comme « espèce susceptible d’occasionner des dégâts » (ESOD) sur tout le territoire de la commune. La motion a ensuite été communiquée à la préfecture le 26 septembre, accompagnée d’une lettre où le maire demande expressément le déclassement du renard, soutenue par les mairies déléguées de Mazières-sur-Béronne, Paizay-le-Tort, Saint-Léger-de-la-Martinière et Saint-Martin-lès-Melle, soit un territoire de 65 km2.

Même si la décision finale est entre les mains de la préfecture, cette avancée locale est un nouveau signe de l’évolution positive des mentalités à l’égard des renards, a fortiori en zone rurale où ces animaux sont le plus persécutés.

Rappelons en effet que le statut « ESOD » permet aux chasseurs et piégeurs agréés de tuer des renards 12 mois sur 12… Sortir goupil de cette liste de la mort ne le protègerait pas pour autant des fusils, pendant la saison de chasse, mais toute avancée est bonne à prendre !

Dans les Deux-Sèvres, près de 2000 renards seraient tués par piégeage chaque année, dont une vingtaine sur la seule commune de Melle. Sauver 20 renards paraîtra bien anecdotique à certains, mais c’est un début, et au-delà du chiffre, c’est cette prise de conscience nouvelle à l’égard de la place des renards dans l’écosystème qui finira bien par se répandre à d’autres territoires, quand on se rendra compte qu’il ne sert à rien d’abattre les renards, comme l’ont déjà démontré nos voisins au Luxembourg et dans le canton de Genève ! 

Une médiation longue de plusieurs mois

Avant d’aboutir à cette demande de déclassement, il a d’abord fallu dialoguer, sensibiliser, convaincre. Un travail de médiation auquel a pris part Cyril Alexandre, le délégué bénévole de l’ASPAS dans les Deux-Sèvres, qui est également intervenu pour les renards sur la commune de La Crèche, dont la mairesse Laëtitia Hamot avait, dès son élection en 2020, refusé d’autoriser des battues.

Le 2 février dernier, habitants et élus municipaux des deux communes avaient été invités à participer à une soirée conférence-débat sur le thème Le renard, nuisible ou auxiliaire de culture ? La mairie de Melle, dirigée par Sylvain Griffault, avait précédemment annoncé son souhait de débattre de la question de modifier le statut du renard, dans un article de sensibilisation publié dans le bulletin municipal de la commune, argumentaire ASPAS à l’appui. Une initiative qui a sans doute contribué à mieux faire accepter la motion par les habitants du Mellois, car même si la majorité l’a emporté, le renard a toujours hélas ses détracteurs.  

Pour les renards, faites des déclarations de non-dégât !

La prochaine “liste de la mort” triennale du ministère de l’Écologie, qui détermine les “nuisibles” à détruire, devrait être publiée en juin 2023. L’ASPAS mobilise ses forces vives bénévoles aux quatre coins de la France, car ces listes se font sous la pression des chasseurs et non des scientifiques. Participez à nos actions, témoignez : la vie de millions d’animaux sauvages est en jeu !


Je témoigne

Maires de France, agissez vous aussi pour les “nuisibles” !

Vous êtes maire et vous souhaitez vous opposer au classement du renard ou autre espèce sur votre commune ? N’hésitez pas à envoyer une lettre à votre préfecture (modèle à télécharger ici). Il s’agit d’une action politique : si le préfet reçoit un nombre conséquent de lettres, cela pourrait jouer en faveur, a minima, du déclassement d’une espèce sur certaines communes. Nous vous invitons également à proposer à vos administrés de remplir une déclaration de non-dégât.


Télécharger le modèle de lettre (.DOCX)

© Photo d’en-tête : Fabrice Cahez

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