Braconnage : l’OFB renforce (légèrement…) sa présence sur le terrain

Braconnage : l’OFB renforce (légèrement…) sa présence sur le terrain

L’ASPAS alerte sur ce point depuis plusieurs semaines : depuis le début du confinement, les inspecteurs de l’environnement ne peuvent pas se rendre sur le terrain pour assurer de simples missions de surveillance (ce qui serait pourtant nécessaire pour dissuader les pollueurs ou les braconniers de passer à l’acte…).

Face à cette absence, et craignant que cela ne se traduise par une recrudescence des actes malveillants envers la faune sauvage, l’ASPAS a lancé une opération d’appel à témoin, en invitant tout un chacun à faire remonter à l’OFB toute activité suspicieuse liée au piégeage ou à la chasse, et à nous en faire part à l’adresse temoignage@aspas-nature.org.

Plusieurs dizaines de messages nous sont directement parvenus, des 4 coins de la France. Beaucoup ont entendu des coups de feu venus de la forêt, parfois dans des départements où aucune dérogation préfectorale n’a été autorisée (Deux-Sèvres et Morbihan). Dans d’autres départements, des photos de pièges à collet artisanaux nous ont été transmises (Yvelines, Jura). Ailleurs, ce sont des cages pièges, toujours actives (Drôme, Ardennes), ou avec des cadavres à l’intérieur… (Maine-et-Loire).

Évidemment, il ne s’agit là que d’un tout petit échantillon d’infractions, puisque les pièges sont la majorité du temps très bien dissimulés, et qu’en période de confinement, il est impossible de vérifier chaque recoin du territoire.

Côté OFB, qui est donc l’organisme né de la fusion entre l’ONCFS (Office National de la Chasse et le Faune Sauvage) et l’AFB (Agence Française de la Biodiversité), son directeur général évoque, depuis le début du confinement, plus de « 200 interventions exceptionnelles pour mettre fin à des situations d’urgence »… dont du braconnage. Dans un message vidéo daté du 17 avril à destination du tout son personnel, Pierre Dubreuil explique en effet que « de nombreuses atteintes à l’environnement et à la biodiversité nous sont remontées tous les jours »… Et d’annoncer à ses équipes, par conséquent, qu’il va « renforcer (leur) présence sur le terrain ». 

Voilà qui confirme ce que craignait l’ASPAS : l’absence de surveillance sur le terrain a profité aux destructeurs de la nature. Il a fallu 5 semaines avant que l’État ne réagisse… trop faiblement. Car selon M Dubreuil, « la règle reste le confinement. Les interventions ne seront que des exceptions dûment justifiées par l’urgence. »

Pour résumer : toujours pas de missions de simple surveillance, mais une augmentation du nombre d’interventions en cas de soupçons de pollution ou de braconnage.

Autant dire que la faune sauvage, qu’on annonce si paisible en ce moment du fait de l’absence des humains (ce qui n’est pas vraiment le cas, selon les espèces, puisque de nombreuses préfectures autorisent malgré tout des « destructions » de corvidés, de sangliers, de renards ou d’autres animaux jugés « nuisibles »… ), est toujours sous la menace de certains bipèdes en manque de massacre jusqu’au 11 mai. Et au-delà aussi, bien sûr, puisque dès le 15 mai, des arrêtés préfectoraux prévoient d’autoriser à nouveau le déterrage des blaireaux… Puis viendra la 1er juin, et l’ouverture de la chasse d’été…

Ne lâchons rien, et tâchons de rester vigilants !

Dernières actualités

19.09.2023

Chasser alcoolisé, c’est toujours autorisé !

A la différence des conducteurs, aucune limite d’alcoolémie chiffrée n’est imposée aux chasseurs qui se promènent avec des armes de guerre entre les mains. Ils peuvent même se permettre un taux 3 fois supérieur ! Annoncée comme l’une des mesures phares du projet de réforme de la chasse en France, l’interdiction totale de l’alcool en […]

18.09.2023

Les ONGs quittent le Groupe National Loup

Ce 18 septembre, les 6 organisations de protection de la nature (WWF, LPO, FNE, Ferus, ASPAS, Humanité & Biodiversité) représentées au Groupe National Loup ont annoncé leur retrait de cette instance consultative, indignées par le contenu déséquilibré du nouveau Plan national d’action (PNA) « Loup et activités d’élevage » présenté par le gouvernement pour la période 2024-2029. Nos organisations regrettent l’absence […]

18.09.2023

La chasse aux loups est ouverte !

L’ASPAS, comme toutes les associations de protection de la nature (APN) présentes, a décidé de quitter ce matin la réunion de présentation du nouveau Plan National d’Action (PNA) Loup, pour ne pas être complice de ces décisions scandaleuses de l’État et de ce très mauvais coup porté à la biodiversité. Après pourtant de nombreux mois […]

17.09.2023

EN IMAGES – Le 1er Havre de Vie Sauvage® a été inauguré à Melle

Dimanche 17 septembre, le tout premier Havre de Vie Sauvage® de France a été inauguré au Moulin de Charzay à Melle (79), en présence des propriétaires, de l’ASPAS, d’élus de la commune et du département ainsi que de l’ancienne ministre de l’Environnement, Delphine Batho. Dans cette oasis constitué de zone humides, bois et prairies, la […]

15.09.2023

Mieux protéger les moutons, c’est mieux protéger les loups !

À l’aube du dévoilement du nouveau Plan national d’actions Loup 2024-2029 prévu ce lundi 18 septembre, l’ASPAS tient à rappeler que seule une bonne protection des troupeaux permettra de réduire les attaques, et que le retour progressif des loups en France est une chance incommensurable pour l’ensemble du Vivant à l’ère de la 6e extinction […]