Pour « L’agriculteur normand », la voiture est « un prédateur du blaireau »…

Humour de très mauvais goût ou incitation implicite au braconnage ?… Relayant la frustration des chasseurs de l’Eure, privés de déterrage de blaireaux ce printemps suite à une récente victoire en justice des associations, le journal L’Agriculteur normand peut sembler encourager à demi-mot, dans un article daté du 12 juin 2024, la destruction de ces animaux par collision routière, l’auteur de l’article expliquant que « le blaireau ne compte que deux prédateurs : le chasseur et l’automobile » !

Pour « L’agriculteur normand », la voiture est « un prédateur du blaireau »…

L’ASPAS s’indigne du titre de l’article et des propos extrêmement provocateurs qui laissent clairement entendre que sans chasse, seules les collisions provoquées par des automobilistes permettraient de réguler la population de blaireaux dans le département !

L’Agriculteur normand est l’un des 24 titres de presse spécialisés édités par « Réussir », un important groupe d’information professionnelle qui avance avec fierté sur son site que « chacune de nos marques médias est constituée d’un écosystème complet d’information permettant aux pros de prendre les bonnes décisions dans la conduite de leur activité. Notre approche “terrain” nous permet d’être connectés aux réalités pour délivrer une information opérationnelle et efficiente. »

« Dans la conduite de leur activité »… Voilà une métaphore vicieusement filée !

Plutôt que de s’émouvoir de la mort des malheureux blaireaux écrasés sur les routes, le média n’en a que pour les pare-chocs brisés mais aussi l’ennui des pauvres chiens de chasse, des teckels à poils durs utilisés dans le cadre de la vénerie sous terre « qui risquent de trouver l’été bien long »…

 

Défendons la voix des blaireaux dans les médias !

Vous aussi êtes indignés par la teneur de l’article de l’Agriculteur normand ? Partagez l’indignation autour de vous ! Et exprimez votre désapprobation en écrivant au journal, en appelant à une agriculture respectueuse de l’ensemble de la biodiversité :

  • Vous pouvez rappeler que les blaireaux sont des animaux sensibles qui ont tout autant le droit d’exister que les humains et les bovins, et qu’ils ne sont pas responsables de la tuberculose bovine, une maladie qui trouve son origine dans l’élevage intensif. Vous pouvez à ce propos évoquer le succès des campagnes de vaccination menés contre la tuberculose en Irlande ou le Pays de Galles, et l’expérience actuellement menée en Dordogne. 
  • Quant aux dégâts, n’oubliez pas qu’ils sont souvent confondus avec ceux des sangliers, et qu’il existe des solutions simples pour s’en prémunir. Pour cela, il est pertinent de citer l’exemple du Bas-Rhin, seul département de France où les blaireaux ne sont pas chassés et où des solutions de cohabitation avec les activités humaines sont mises en œuvre avec succès depuis plus de 20 ans par le Pôle médiation faune sauvage de la GEPMA et de la LPO Alsace.
  • Enfin, s’agissant des collisions routières, n’oublions pas que les blaireaux sont eux aussi des victimes : les collisions sont l’une des principales causes de mortalité de ces animaux, ce qui est susceptible de mettre en péril le bon état de conservation de cette espèce au faible taux de reproduction. Il faudrait au contraire encourager les solutions pour aider ces animaux à traverser sans risque de se faire écraser (ponts, passages souterrains, etc.) !

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