L’ASFA et l’ASPAS demandent l’arrêt de la chasse d’un oiseau mondialement menacé

L’ASFA et l’ASPAS demandent l’arrêt de la chasse d’un oiseau mondialement menacé

110grvIl y a un an, la chasse de la Grive à pieds jaunes avait été suspendue par le Tribunal administratif de Basse-Terre suite à la saisine de l’ASFA (L’Association pour la Sauvegarde et la réhabilitation de la Faune des Antilles) et de l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages). Cette nouvelle avait été vivement saluée par les naturalistes et acteurs de la conservation de la nature en France et dans les îles de la Caraïbe, et avait été plébiscitée par le grand public à travers les réseaux sociaux. Pourtant, cette année, le préfet a décidé de reconduire la chasse de cet oiseau. L’ASFA et l’ASPAS demandent l’abrogation de ce nouvel arrêté et la protection intégrale de cette espèce menacée, inscrite sur les listes rouges mondiale et nationale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Les deux associations ont saisi le Tribunal administratif de Basse-Terre, l’audience a lieu aujourd’hui !

Rappelons que cette espèce endémique des Petites Antilles n’est plus présente que sur 3 îles dans le monde : Dominique, Guadeloupe et Montserrat (elle a récemment disparu de l’île de Sainte-Lucie). Elle est protégée sur l’ensemble de son aire de répartition sauf en Guadeloupe, où le préfet persiste à vouloir autoriser sa chasse. Pourtant, aucune nouvelle étude ne permet à ce préfet de contredire l’évaluation de l’UICN, qui fait autorité en la matière. D’autant que l’imprégnation par le chlordécone (insecticide très rémanent, perturbateur endocrinien et reprotoxique, largement répandu en Guadeloupe) est apparue comme un nouveau facteur de menace pour l’espèce, en plus de la destruction des habitats forestiers et de l’expansion de certaines espèces envahissantes.
 
GRIVE-A-PIEDS-JAUNES-CopyLe préfet autorise la destruction de 4 500 grives à pieds jaunes soit 10 % de la population estimée en Guadeloupe sans aucune connaissance de la dynamique de l’espèce et ne fixe que très peu de mesures de contrôle de ces captures. Pire encore, l’ensemble de la gestion de cette espèce est laissée à la Fédération départementale des chasseurs.

Ce constat serait moins alarmant si la Guadeloupe était dotée d’un schéma départemental de gestion cynégétique qui, bien que rédigé par et pour les chasseurs, permet au moins d’avoir une idée de la gestion qu’ils entendent appliquer à une espèce.

Et maintenant, pour le plaisir de quelques-uns, la chasse de cette espèce mondialement menacée, l’État français se désengage complètement de ses responsabilités en matière de préservation de la biodiversité, même la plus riche et la plus fragile, quitte à violer les conventions internationales qu’il a signées.

 
logos

Dernier articles de presse

02.06.2023

Justice pour le Vivant : Premier pas vers une condamnation historique de l’Etat

COMMUNIQUÉ Paris, le 1er juin 2023. Ce jeudi s’est tenue l’audience historique du procès Justice pour le Vivant, dans le cadre duquel 5 ONG environnementales attaquent l’Etat pour son inaction face à l’effondrement de la biodiversité. La rapporteure publique a demandé aux juges de condamner l’Etat pour ses carences en matière d’évaluation et de gestion […]

21.05.2023

SONDAGE – Une large majorité de Français veulent en finir avec le classement des animaux « nuisibles »  

Alors que le gouvernement s’apprête à renouveler pour 3 ans la liste des « espèces susceptibles d’occasionner des dégâts » (ESOD), fixée par un arrêté qui autorise le massacre tout au long de l’année d’animaux sensibles tels le renard, la martre des pins ou le corbeau freux, un sondage IFOP commandé par les associations ASPAS, […]

28.04.2023

La Journée Mondiale des Blaireaux est de retour ce 15 mai !  

Pour mieux faire connaître les blaireaux et alerter sur la cruauté du déterrage, une pratique de chasse toujours légale en France, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) a proposé de faire du 15 mai la Journée Mondiale des Blaireaux, une initiative soutenue par de nombreux partenaires associatifs*. Après le succès de la première […]

31.03.2023

Plan national d’action loup (PNA 2024-2029) : nos associations font des propositions !

Depuis le retour des loups en France, les éleveurs et les bergers des filières ovines et caprines ont adapté progressivement leurs pratiques afin de protéger leurs troupeaux et permettre la coexistence entre l’élevage et la présence d’un grand prédateur. Environ 30 M€ d’aides publiques nationales et européennes ont été affectées chaque année au plan loup […]

31.03.2023

Déterrage de blaireaux au Sénat : l’ASPAS dénonce un rapport atterrant

Plus de 6 mois après avoir obtenu et dépassé les 100 000 signatures citoyennes requises, la pétition contre le déterrage des blaireaux lancée par l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS) a débouché sur un rapport sénatorial pro-chasse, dévoilé le 29 mars. Malgré quelques points encourageants, notre association, forte de nombreuses victoires pour les […]