La guerre contre le loup est déclarée

La guerre contre le loup est déclarée

Les défenseurs de la nature
trahis par leur ministre 

Le gouvernement déclare ouverte la destruction d’une espèce protégée, y compris avec des armes de guerre destinées aux snippers. Une décision grave qui méprise les lois, la biodiversité et les instances de consultation. C’est une première terriblement inquiétante pour tous les citoyens qui espèrent encore préserver la nature. Comme pour les ortolans, l’ASPAS contre-attaque au niveau européen.

Aujourd’hui, le CNPN (Conseil national de protection de la nature) examine le « nouveau plan loup ». Mais avant même la consultation obligatoire de cette instance, Delphine Batho et le député Christophe Castaner, président du Groupe National Loup, ont déjà annoncé l’abattage de 24 loups pour l’année 2013, soit 10% de la population française ! On constate le peu de cas que la ministre de l’écologie fait de la protection de la nature, mais également des instances de consultation. Gageons que la consultation publique ne servira à rien…

Le ministère de l’Écologie n’en est pas à ses premières dérives. Le 21 septembre 2011, un loup est abattu en toute illégalité dans les Alpes de Hautes Provence. Le 4 mars, à la demande de l’ASPAS, le tribunal administratif de Marseille annule – mais trop tard – l’arrêté préfectoral de tir de loup[1]. Après cette amère victoire, l’ASPAS va demander dédommagement pour destruction du loup, qui reste, en droit français et européen, une espèce… protégée.

En 2012, 195 autorisations de tir de loup ont été délivrées par les préfets, soit une autorisation pour 0,78 loup ! Mais comme nos  chasseurs, louvetiers et autres gardes ne sont pas arrivés à réaliser le tableau promis, les grands moyens sont lancés. L’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) formera des chasseurs afin de rendre leurs tirs « plus performants », notamment avec des armes de guerre. L’une d’elles a déjà été offerte en grande pompe par l’ONCFS aux louvetiers drômois en présence du sous-préfet de Die. Celui-ci a délivré une dérogation pour l’utilisation de cette arme normalement réservée aux militaires. Il s’agit d’une carabine Tikka de calibre 7×64 équipée d’une lunette à amplification nocturne destinée aux snippers en zone de guerre !

Les séances d’abattage se feront de jour, et désormais de nuit, toute l’année, y compris en période de reproduction de l’animal. Le loup, espèce légalement protégée, est tombé dans une situation pire que s’il était classé « gibier », et même « nuisible » ! Devant ces signes du ministère, des plans de tirs sont déjà réclamés un peu partout, y compris maintenant en zone de plaine. L’éradication du loup est désormais encouragée.

L’ASPAS dénonce la démission totale du ministère de l’écologie, et apportera ces nouveaux éléments à la Commission Européenne qui instruit déjà sa plainte pour non respect des réglementations européennes.

 Télécharger le tableau comparatif entre l’ancien protocole et le nouveau projet loup

[1] Celui de la préfète des Alpes-de-Haute-Provence du 31 Août 2011. Mais ce n’est pas le premier arrêté annulé grâce aux actions juridiques de l’ASPAS.

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