Consultation publique : dites NON aux nouvelles mesures anti-loups !  

Nouvelles libertés données aux louvetiers tueurs de loups et officialisation du caractère “non-protégeable” de certains troupeaux bovins et équins… Le ministère de l’Ecologie s’apprête à faciliter et opacifier encore davantage les tirs létaux à l’encontre du loup, en modifiant son arrêté du 21 février 2024 qui fixe « les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets ». 

Avant le 17 janvier 2025, opposez-vous à ces nouvelles dispositions anti-loup en participant à la consultation publique en ligne !  

Ci-dessous, l’ASPAS décortique les principaux changements annoncés, et explique pourquoi il est important de s’y opposer.

1 – Sur les nouvelles libertés accordées aux louvetiers 

L’Etat veut donner davantage de pouvoir et de souplesse aux lieutenants de louveterie (= tueurs de loups, chasseurs bénévoles recrutés par les préfectures), en leur permettant de déplacer les cadavres des loups après qu’ils les ont tués, et de procéder à la recherche d’un loup après qu’ils l’ont blessé. Jusqu’à présent, seule l’Office français de la biodiversité (OFB) était habilité à procéder à ces missions.

  • Pourquoi il faut dire NON à cette mesure :  

Ne laissons pas l’Etat constituer sa milice pour tuer des loups ! Si le cadavre du loup est déplacé par les louvetiers, l’OFB n’est alors plus en mesure de contrôler la légalité de la mise en œuvre du tir (effectué sur un pâturage bénéficiant bien d’une autorisation de tir, présence d’un troupeau, distance de tir, mesures de protection en œuvre au moment du tir, appât, charnier, etc.).  

Cette absence de contrôle est totalement inadmissible concernant la gestion d’une espèce strictement protégée ! Il est scandaleux que l’Etat veuille s’affranchir de ses responsabilités en matière de police de l’environnement, en faisant une confiance aveugle à des chasseurs bénévoles, recrutés par les préfectures, dont les véritables motivations et intentions à l’égard du loup ne sont pas toutes neutres !  

Cette mesure, si elle entre en vigueur, aura pour effet de légaliser des pratiques qui étaient jusqu’alors illégales, déjà constatées dans plusieurs départements… Avec impossibilité, donc, pour ses agents de pouvoir vérifier que toutes les conditions de tir ont bien été respectées.

2 – Sur la « non-protégeabilité » des troupeaux bovins et équins 

Ce projet décrète par ailleurs qu’aucune mesure n’est envisageable pour protéger les élevages bovins et équins. Or c’est parfaitement faux, des moyens de protection de ces types d’élevages sont mis en œuvre dans d’autres pays, et les services mêmes de l’Etat français en font part dans le rapport publié en septembre 2023 par l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) et le Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAAER). Au regard de ce constat, le rapport recommande aux ministères chargés de l’agriculture et de l’écologie d’ « abandonner la disposition relative à la “non-protégeabilité” des bovins ». 

Ecartant les recommandations et constats de ses propres services, l’Etat français banalise par ce projet la mise en œuvre de tirs létaux sur des troupeaux non protégés, alors qu’ils pourraient l’être…  

Ainsi, dans les zones « où le risque de prédation est avéré » des tirs pourront être mis en œuvre autour de troupeaux bovins et équins non protégés et n’ayant fait l’objet d’aucune attaque ! 

En dehors de ces zones, ces tirs seront subordonnés à la mise en œuvre par l’éleveur de démarches pour réduire la « vulnérabilité du troupeau », sans que cette nouvelle notion soit définie, et à la survenance d’une prédation au cours des 12 derniers mois. 

  • Pourquoi il faut dire NON à cette mesure :  

Il est bien trop facile et totalement inadmissible de décréter que certains troupeaux, certains types d’animaux, seraient protégeables et d’autres non, en misant sur l’abattage systématique de loups plutôt que la recherche de solutions efficaces de protection et de cohabitation ! A part la Suisse et certains alpages de Bavière (Allemagne), la France est le seul pays d’Europe à appliquer le concept de « non-protégeabilité »…  

Il faut aussi rappeler que les bovins et les équins ne représentent que 3,5 % des prédations attribuées au loup (chiffres de la DREAL AuRa de 2022). Avec une proportion d’attaques aussi marginale, sur des troupeaux non protégés, il paraît donc d’autant plus injuste et absurde d’autoriser la destruction d’une espèce protégée pourtant si utile à la préservation de la biodiversité !

Pour déposer votre avis c’est ici.  

Important : vous pouvez évidemment vous inspirer librement des arguments de l’ASPAS, mais nous vous recommandons de ne pas faire un simple copier-coller ! Il est important de personnaliser votre message pour lui donner plus de poids et de légitimité. 

Merci pour votre participation !    

© Photo d’en-tête : Vladimir Cech

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