Chasseurs : une mainmise organisée sur la nature

Chasseurs : une mainmise organisée sur la nature

Les toutes prochaines mises en conformité de la partie réglementaire du Code de l’environnement, avec les dispositions issues de la loi biodiversité de 2016, vont valider la réservation de la moitié des sièges du conseil d’administration de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage à des représentants du monde de la chasse. L’ ASPAS dénonce la prépondérance laissée aux chasseurs sur les décisions relatives aux animaux sauvages et aux milieux naturels !

Phagocytage des chasseurs sur l’ONCFS
L’ONCFS est un établissement public dont les missions ne sont pas uniquement liées à la chasse mais aussi « à la faune sauvage » qui ne se résume pas aux espèces gibiers. Il est ainsi chargé du suivi scientifique du loup, du castor, de la loutre et bien d’autres espèces protégées.

Pourtant, il est largement dominé par le lobby de la chasse. Et conformément aux dispositions de la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages* du 8 août 2016, la moitié des 26 membres du conseil d’administration de l’ONCFS, sera issue du milieu cynégétique. Contre deux représentants d’organismes de protection de la nature seulement !

« Alors que la chasse est un loisir pratiqué par seulement 1 % de la population, qui à eux-seuls abattent 30 millions d’animaux sauvages chaque année, comment est-il possible de confondre à ce point l’intérêt général et intérêts particuliers ? » s’indigne Madline Reynaud, directrice de l’ASPAS.

La faune sauvage, le business des chasseurs
Vingt millions d’animaux sont élevés chaque année pour la chasse. La faune sauvage est un vivier pour les chasseurs qu’ils « gèrent » selon leurs intérêts : traitement de faveur accordé aux espèces qui constituent leur fonds de commerce, abattage sans nuance des animaux prédateurs concurrents, absence totale de révision de la liste des espèces chassables depuis 20 ans alors que le déclin des populations est général, notamment celles des oiseaux (alouette des champs, perdrix grise, grand tétras, …).

CNCFS : une institution dirigée par et pour les chasseurs
Le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage, quant à lui, est une institution d’un autre âge, chargé de veiller à ce qu’aucune atteinte ne soit portée aux intérêts des chasseurs. Une institution dirigée par et pour les chasseurs, qui a un avis autorisé sur les décisions publiques relatives à notre patrimoine naturel commun.

Une majorité de Français souhaitent une réforme en profondeur de la chasse (91% sondage IFOP), une majorité de Français souhaitent voir les grands prédateurs retrouver leur place au sein de nos écosystèmes. De toute évidence, le gouvernement ne prend pas la mesure des changements sociétaux en cours. Il maintient un système archaïque au détriment d’une nature vivante, équilibrée et dont chacun devrait pouvoir jouir équitablement.

* Le ministère de la Transition écologique et solidaire consulte le public jusqu’au 27 avril 2018 sur le projet de décret relatif au Conseil national de la chasse et de la faune sauvage et au Conseil d’administration de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.

 

Dernier articles de presse

20.09.2023

Un mauvais Plan pour tuer plus de loups

Nos associations dénoncent un nouveau Plan National d’Actions Loup (PNA) qui, au lieu d’être un projet de conservation de l’espèce, devient un plan dédié uniquement à l’élevage pour occire toujours plus de loups sous la pression des lobbies anti-loup.  Pire, le Plan consacre une part importante de ses actions à étudier la possibilité d’un déclassement […]

14.09.2023

L’ASPAS inaugure à Melle (79) le premier Havre de Vie Sauvage® de France 

Avec l’inauguration le 17 septembre prochain du tout premier Havre de Vie Sauvage® de France, à l’occasion des Journées du Patrimoine 2023, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), les propriétaires Jacques et Nathalie Debuire et la commune de Melle (79) s’engagent ensemble à laisser la nature évoluer à sa guise sur un site […]

06.09.2023

Justice pour le Vivant : après une victoire historique, les ONG font appel pour obliger l’Etat à revoir l’évaluation des risques des pesticides

COMMUNIQUÉ  – Les 5 ONG environnementales* de Justice pour le Vivant ont fait appel d’une partie du jugement rendu par le tribunal administratif de Paris le 29 juin dernier, afin d’obliger l’Etat à combler les failles des méthodes d’évaluation des risques des pesticides, reconnues de manière historique dans le premier verdict. L’Etat, condamné à respecter […]

28.08.2023

La France continue de tuer inutilement des loups en grand nombre

Communiqué de presse du 24 août 2023  Le 25 juillet 2023, la seconde brigade grands prédateurs terrestres a été inaugurée à Rodez, dans le département de l’Aveyron. Cette brigade est composée d’agents de l’Office français de la biodiversité qui auront pour objectif d’intervenir sur deux espèces : les Loup et les Ours. Leur secteur de compétence s’étendra des Pyrénées à […]

08.08.2023

Vénerie sous terre des blaireaux : le Conseil d’Etat reconnaît la protection accordée aux “petits”

Saisi par l’ASPAS, AVES France et One Voice, le Conseil d’Etat a rendu le 28 juillet dernier sa décision relative à la légalité de l’article du code de l’environnement autorisant l’ouverture de périodes complémentaires de vénerie sous terre des blaireaux par les préfets. S’il s’agit d’une décision en demi-teinte, les enseignements ont déjà pour effet […]