Chasse aux renards pour motifs sanitaires : rien ne le justifie selon l’ANSES !

Chasse aux renards pour motifs sanitaires : rien ne le justifie selon l’ANSES !

Un rapport publié en juin 2023 à la demande du ministère de la Transition écologique ne préconise en aucune façon d’abattre des renards sous prétexte qu’ils seraient porteurs de maladies. Un avis scientifique éclairé, mais qui n’a pas empêché pour autant l’ami goupil d’être à nouveau considéré comme “nuisible jusqu’en 2026… Merci les lobbies !

Les études et arguments scientifiques en faveur du goupil ont beau continuer de s’étoffer au fil des années, nourrissant les recours portés par l’ASPAS et d’autres devant les tribunaux administratifs, l’Etat s’obstine à mener une politique d’acharnement à l’encontre du petit prédateur à la demande principalement des chasseurs qui le considèrent comme un trouble-fête à leurs morbides activités

Voleur de perdrix, tueur de poules, vermine porteuse de maladies… Tout est bon chez les champions de la dérégulation pour stigmatiser Vulpes vulpes et obtenir le droit de le chasser et de le détruire de manière illimitée 12 mois sur 12 dans la quasi-totalité des départements français à l’aide de pièges, de fusils ou de pioches de déterrage... C’est ainsi que malgré 70% d’avis négatifs à la dernière consultation publique ESOD (un chiffre qui confirme celui de notre sondage IFOP de mai 2023), le ministère de la Transition écologique s’est une nouvelle fois pleinement plié à la volonté des destructeurs des petits prédateurs en soutenant pour 3 années de plus la guerre sans fin contre les renards...  

Pourtant, à en croire les experts de l’ANSES qui ont travaillé au rapport “Impacts sur la santé publique de la dynamique des populations de renards” dévoilé en juin 2023, aucune destruction de renard ne saurait être justifiée pour des motifs d’ordre sanitaire. Dans ses conclusions, le groupe de travail recommande en effet de ne pas mettre en œuvre d’action spécifique pour faire varier les populations de renards, que ce soit à la hausse ou à la baisse, dans une optique de santé publique, humaine comme animale” 

Concernant l’échinococcose alvéolaire, maladie fréquemment brandie par les chasseurs pour justifier leurs massacres de renards, l’élimination de renards serait même contreproductive : Les quelques données disponibles sur les agents pathogènes pour lesquels le renard joue ou a joué un rôle épidémiologique majeur [l’échinococcose et la rage], et les connaissances acquises sur la dynamique populationnelle et épidémiologique dans cette espèce permettent de conclure, avec un niveau d’incertitude faible, que les opérations de réduction des populations de renards ne permettent pas de réduire le risque de transmission de ces agents pathogènes aux humains ou aux animaux domestiques. Des effets inverses de ceux attendus (augmentation de la charge parasitaire, dispersion virale) ont, au contraire, pu être observés.  

 

 

D’autres maladies imputées au renard sont citées dans ce rapport long de 200 pages (tuberculose bovine, gale…), avec, à chaque fois, la même conclusion des scientifiques : le motif sanitaire ne justifie aucune intervention sur les populations de renards”La tuberculose bovine avait d’ailleurs fait l’objet de tout un précédent rapport**, en 2021, où l’ANSES affirmait déjà que “l’élimination préventive des renards ne peut en aucun cas être justifiée au motif de la lutte contre [cette maladie]” 

 

Alors la prochaine fois qu’un chasseur vous dit qu’il “régule” les renards sous prétexte qu’ils véhiculeraient le Covid-19 ou le cancer du bras gauche, offrez-lui ce petit rapport d’expertsEt comptez sur l’ASPAS pour guetter voire attaquer en justice toute future décision administrative qui ferait l’impasse sur cette édifiante documentation ! 

Pour lire le rapport de l’ANSES de juin 2023, cliquez ici (PDF)

Photo d’en-tête © Fabrice Cahez

* Voir “Goupil” n°145 – printemps 2021, page 28 (réservé aux membres ASPAS)

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