“Combien y’a-t-il de blaireaux en Haute-Vienne ?” Les chasseurs appellent à l’aide ! 

“Combien y’a-t-il de blaireaux en Haute-Vienne ?” Les chasseurs appellent à l’aide ! 

Ce mercredi 3 mai, l’ASPAS et AVES sont au tribunal administratif de Limoges pour tenter de sauver les blaireaux du déterrage en Haute-Vienne, à partir du 15 mai 2023. 

Dans ce département du Limousin, où sévissent une trentaine d’équipages de vénerie sous terre, il s’avère les chasseurs s’amusent à tuer une espèce dont ils n’ont pourtant aucune idée des effectifs… C’est le cas quasiment partout, en fait, et c’est d’ailleurs sur la base de cette absence de données que l’ASPAS attaque de nombreux arrêtés préfectoraux en justice, avec de nombreuses victoires à la clé.  

Du coup, pour se refaire une réputation et montrer qu’ils sont de vrais écologistes, la Fédération des Chasseurs du 87 a décidé de faire appel à « l’écologie participative » : via une carte interactive développée sur Internet, chacun peut signaler la présence d’un terrier de blaireaux ou rapporter une collision routière impactant un blaireau. Objectif affiché ? « Une meilleure connaissance de l’espèce » ! Une initiative formidable, non ?!  

Capture d'écran du site de la FDC 87
Capture d'écran du site de la FDC 87

Alors non, mais alors vraiment pas du tout… Leur véritable motivation, aux autoproclamés « premiers écologistes de France », c’est une meilleure connaissance de l’espèce… en vue de la massacrer davantage ! En effet, avec ces données participatives compilées par leurs soins, les chasseurs veulent prouver que l’espèce est abondante, qu’elle fait des dégâts, et qu’elle a donc absolument besoin d’être régulée. Et ce, par déterrage naturellement, sinon ce n’est pas drôle…  

Ils ne s’en cachent pas vraiment : quand on ouvre leur carte et qu’on remplit le formulaire pour signaler la présence d’un terrier, l’internaute peut cocher « déterrable », ce qui traduit bien l’intention qu’il y a derrière… Il peut aussi remplir une déclaration de dégât spécial blaireau, préciser la nature de ce dégât (élevage, cultures ou bâtiments), et renseigner le montant estimé du préjudice… 

Capture d'écran de la carte de la FNC 87
Capture d'écran de la carte de la FNC 87

Enfin, cerise sur le gâteau : quand on est un équipage de vénerie sous terre, on peut déclarer un « prélèvement », en précisant le « nombre de jeunes tués » !! S’ils jugent utile de mettre cette case, c’est bien que le déterrage de « jeunes » est une réalité, or c’est justement parce que des blaireautins sont susceptibles d’être au terrier que la période complémentaire de vénerie sous terre, prévue par la loi à partir du 15 mai, devrait être interdite*  

Bien sûr, il y a plein d’autres raisons pour demander l’interdiction de TOUTE la vénerie sous terre, mais si on parvenait à déjà fortement réduire la durée de la saison du massacre, ce serait une première victoire…   

Et l’ASPAS met toutes les chances de son côté pour y parvenir : après la pétition au Sénat et en parallèle à ses recours juridiques contre des arrêtés préfectoraux, notre association prévoit une nouvelle action d’ampleur, qui sera révélée ce lundi 15 mai à l’occasion de la 2e Journée Mondiale des Blaireaux. Restez connectés !   

* La loi dispose qu’il est interdit de tuer les petits de mammifères dont la chasse est autorisée…

© Photo d’en-tête : Fabrice Cahez

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