Le président de la Fédération Nationale des Chasseurs intervenait sur le plateau de l’émission « Pièces à conviction » de France 3, jeudi 16 décembre 2020 à minuit, juste après la diffusion d’un reportage choc sur les sangliers, très à charge contre les chasseurs : « Les sangliers de la discorde, la face cachée d’une invasion ».
Ce reportage pointe clairement du doigt, et à juste titre, la co-responsabilité des chasseurs dans la prolifération des sangliers en France, avec à l’appui des images de nourrissage et d’élevages clandestins, ainsi que le témoignage de chasseurs qui assument tout à fait de ne pas réaliser les plans de chasse, pour être sûrs d’avoir toujours beaucoup de « gibier » vivant à proposer à leurs actionnaires. Le monde de la chasse, qui se vante d’être celui de « l’écologie en action », est en fait surtout celui du business en actions.
Invité à réagir à cette enquête choc, Willy Schraen, qui s’est retrouvé face au député LREM des Alpes-Maritimes Loïc Dombreval, a avoué à demi-mot certaines dérives de la chasse (l’existence d’élevages et de lâchers clandestins), et a plusieurs fois martelé qu’il fallait « donner les moyens » aux chasseurs de pouvoir réguler les populations de sangliers, quitte à « ouvrir la chasse du 1er janvier au 31 décembre » !!
En mars dernier, au congrès de la chasse à St Malo, le même Willy avait déclaré devant l’assemblée qu’il était partisan d’un « agrainage dissuasif des sangliers du 1er janvier au 31 décembre » (lire ici)… Donc pour résumer, les chasseurs voudraient jouer les pompiers-pyromanes tous les jours de l’année !
On nage là en plein fantasme, quoique… Souvenez-vous, les chasseurs ont déjà obtenu en 2020 la prolongation de la chasse au sanglier par décret jusqu’au 31 mars (lire ici), peuvent à nouveau les tirer dès le 1er juin, et connaissant les positions clairement pro-chasse du gouvernement actuel (« les chasseurs sont des acteurs de la biodiversité » selon Emmanuel Macron – lire ici), on n’est pas à l’abri de nouveaux cadeaux faits à leur égard à mesure que s’approche la prochaine échéance présidentielle de 2022.
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