Dans un article de Vosges Matin publié début décembre, les chasseurs des Vosges se présentent comme de gentils protecteurs du lynx… Comment ? En acceptant de revoir leur plan de chasse aux chamois, ce paisible ongulé qui ne provoque quasiment aucun dégât aux activités humaines.
Le chamois est en effet l’une des proies principales du prédateur ; on estime qu’un seul lynx prédate un chamois par semaine, soit une cinquantaine par an. Accepter de laisser quelques proies au lynx permettrait donc à ce fragile prédateur de se développer dans ce massif, où la population est toujours moribonde*.
Laisser sa part au lynx est évidemment une bonne chose, d’un point de vue écologique, et cela démontre bien que la chasse n’est d’aucune utilité dans les territoires occupés par les grands prédateurs. Dans bien des situations, la nature n’a évidemment nullement besoin des hommes pour trouver son équilibre et s’auto-réguler…
L’ASPAS ne peut qu’encourager cette décision de réduire l’impact de la chasse, de surcroit dans un massif où la population de lynx est en danger critique d’extinction, mais nous demandons à ce que cela aille beaucoup plus loin : le chamois, au même titre que le bouquetin des Alpes, devrait être totalement épargné des fusils !
En effet, contrairement à ce qu’affirme au journal le vice-président de la Fédération de chasse 88, les chasseurs sont toujours bel et bien autorisés à continuer de tuer des chamois cette année dans les Vosges… Les quotas de chasse à 0, dont il est question dans l’article, ne concernent que certains secteurs du département. En vérité, au total, il est prévu d’abattre un minimum de 31 chamois en cette saison 2024-2025 (et au maximum 66), comme le stipule l’arrêté préfectoral daté du 24 mai 2024.
Que les chasseurs du Doubs en prennent de la graine !
Cette baisse du nombre de chamois tués par les chasseurs est malgré tout encourageante, et il est à espérer que d’autres Fédérations de chasse soient tenues d’emboiter le pas à celle des Vosges, à commencer par celle du Doubs, qui a scandaleusement obtenu l’autorisation de décimer un maximum de 594 chamois – soit près de la moitié de la population du département !
L’ASPAS est particulièrement mobilisée contre ce carnage injustifié, et soutient la pétition lancée par l’association locale Humanimo qui a déjà recueilli plus de 49 000 signatures. Un grand rassemblement est par ailleurs prévu, ce samedi 14 décembre à 14h30, devant la préfecture de Besançon, pour demander l’annulation de ce plan de chasse.
*Collisions routières et actes de braconnage sont les principaux facteurs empêchant le rétablissement du lynx dans ce massif, où aucune nouvelle réintroduction n’est pour le moment à l’ordre du jour.
Photo d’en-tête © Richard Holding