En cette période pré-électorale, il est important de rappeler à quel point les responsables politiques de tous bords sont à genoux devant le lobby de la chasse, au mépris de la nature et de sa protection, et de la majorité des citoyens, qui sont défavorables à ce loisir brutal (Sondages IFOP ASPAS de juillet 2009 et octobre 2010, sondage du collectif pour le dimanche sans chasse de janvier 2016).
Le plus puissant groupe de l’Assemblée nationale, loin devant les autres est le groupe « Chasse ». En 2016, 115 élus sont membres du groupe chasse, contre 31 au groupe maladie orpheline, 60 au droit de l’enfance et protection de la jeunesse, 40 pour la protection des animaux. De fait, les lois et les arrêtés qui encadrent la chasse vont tous dans le sens de ses adeptes. Quelle que soit la couleur politique du gouvernement en place, les chasseurs reçoivent des « cadeaux » en période électorale. Ce sont en général des allongements des périodes de chasse totalement illégaux.
Puissance financière et politique influente, la chasse paie à prix d’or un lobbyiste professionnel pour faire pression sur les députés et les sénateurs et qui a, selon la Cour des comptes, « des contacts hebdomadaires avec les conseillers du Premier ministre et du président de la République ».
Peu de lobbies disposent d’une telle proximité avec le pouvoir.
À la base, la force de frappe du lobby cynégétique vient d’une organisation non démocratique datant de 1941. L’adhésion obligatoire à la seule fédération des chasseurs permet aux dirigeants non seulement de parler au nom de tous, mais également d’empocher la totalité des droits d’adhésion. Alimentées par cette manne, les fédérations de chasse se sont organisées pour exercer un lobbying très actif qui va de l’élu local aux ministères et à la présidence de la République. Cette position de monopole permet aux chasseurs de faire pression sur des élus surtout soucieux de leur réélection.
Constamment en baisse, les chasseurs ne sont plus qu’un million en France, c’est-à-dire quasiment la moitié du nombre de végétariens. La sensibilité à la souffrance animale évolue, nos rapports à la nature aussi. Seuls, les politiques n’évoluent pas, et sous-estiment le pouvoir électoral des écologistes silencieux. Aimant les actions collectives, l’ASPAS soutient les manifestations, les pétitions et autres pressions initiées ça et là en France pour faire bouger les choses, comme elle le fait avec efficacité depuis plus de 30 ans.
Le combat pour la nature continue !