À Mayotte, île française de l’archipel des Comores, le braconnage des tortues est un fléau. Ce week-end, une opération de police a permis l’arrestation de cinq braconniers qui venaient de capturer une tortue verte de 150 kg, prête à pondre. Hier lundi, ils ont été jugés en comparution immédiate : quatre d’entre eux ont été condamnés à de la prison ferme. L’ASPAS, partie civile, se félicite de cette condamnation réactive et sévère.
Dans la nuit du vendredi 17 au samedi 18 août, lors d’une opération de lutte contre le braconnage sur l’île de Mayotte, cinq individus ont été interpellés par les inspecteurs de l’environnement, du service départemental de l’AFB. Une femelle tortue marine (de l’espèce tortue verte) d’environ 150 kg a été découverte à bord de leur véhicule. Les braconniers étaient armés de plusieurs sabres, d’un couteau et d’une bombe lacrymogène. Hier, lundi 20 août, ils ont été jugés selon la procédure de comparution immédiate. Réactive, l’ASPAS s’était immédiatement portée partie civile.
Des condamnations sévères
- Six mois de prison ferme, une amende de 1 000 euros, la confiscation du véhicule ayant servi à commettre l’infraction pour le surnommé « Nabhane » (33 ans). Sa demande de dispense de l’inscription de la condamnation au casier judiciaire a été rejetée ; il devait intégrer la fonction publique après avoir réussi le concours de surveillant pénitentiaire.
- Six mois de prison ferme pour le plus jeune (26 ans).
- Douze mois de prison ferme avec mandat de dépôt et incarcération à l’issue de l’audience pour le surnommé « Chef Dé » (49 ans) qui fait office de meneur
- Douze mois de prison ferme pour le « Docteur » (50 ans), qui s’est vanté au cours de l’enquête, d’avoir dépecé toutes les tortues de Mohéli (une des trois îles autonomes qui composent l’archipel des Comores) avant de venir à Mayotte.
La menace de l’extinction
À Mayotte, le lagon est régulièrement fréquenté par deux espèces de tortues marines : la tortue imbriquée et la tortue verte.
« Le braconnage féroce, dont elles sont victimes pour leur carapace ou pour leur viande, engage sérieusement leur avenir, souligne Madline Reynaud, Directrice de l’ASPAS.
Si l’ASPAS se félicite de ces condamnations réactives et sévères, elle demande à ce que les peines contre les braconniers soient encore plus lourdes pour être réellement dissuasives. »