Lundi 12 août a eu lieu à Mayotte le procès de 3 braconniers originaires de Mamoudzou, arrêtés par des inspecteurs de l’environnement de l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) le 25 juillet dernier. L’interpellation avait eu lieu au moment où ils chargeaient dans leur véhicule 69 kg de viande provenant d’une tortue qu’ils venaient tout juste de tuer et de dépecer, sur une plage du nord de l’île.
Outre une amende de 250 euros, le juge a prononcé à l’encontre des accusés 8 mois de prison ferme pour chacun des deux tueurs, et 3 mois de prison avec sursis pour le conducteur du véhicule, considéré comme complice. Quant aux associations qui se sont portées parties civiles dans cette affaire (l’ASPAS, Oulanga Na Nyamba et les Naturalistes de Mayotte), elles obtiennent chacune 500 euros de dommages et intérêts.
Cette nouvelle affaire de braconnage démantelée par les personnels de l’AFB survient peu de temps après deux autres affaires similaires. Dans la première, l’un des braconniers était un récidiviste qui avait auparavant été employé par la Collectivité pour surveiller la plage de Moya, l’un des plus importants sites de ponte des tortues. Il avait écopé d’une peine d’un an de prison avec mandat de dépôt.
Dans la seconde affaire, les braconniers avaient été interceptés lorsqu’ils avaient chargé une tortue entière d’environ 150 kilos dans leur véhicule. Condamnés également à des peines de 12 mois de prison, plusieurs étaient déjà connus de la justice pour les mêmes faits. La voiture avait été confisquée par décision du tribunal correctionnel pour marquer la détermination des autorités judiciaires à sanctionner lourdement de tels agissements.
Depuis la précédente arrestation en mai dernier, la plage de Papani n’avait pas fait l’objet de nouveaux cas de braconnage constatés par le réseau Remmat (Réseau Echouages Mammifères Marins et Tortues de Mayotte). Ceci confirme que les actions menées par les acteurs locaux produisent leurs effets.
Si les inspecteurs de l’environnement de l’AFB à Mayotte ne ménagent pas leurs efforts pour lutter contre ces atteintes à la biodiversité, ils déplorent de ne disposer que de 7 personnes sur place, effectif très insuffisant pour assurer ce type de missions aussi bien à terre qu’en mer, plus particulièrement sur les 1100 kilomètres/carrés du lagon mahorais.