Exprimez-vous contre le projet de battues administratives aux blaireaux dans les Hautes-Pyrénées

Exprimez-vous contre le projet de battues administratives aux blaireaux dans les Hautes-Pyrénées

Le préfet des Hautes-Pyrénées consulte le public sur le projet d’arrêté autorisant la régulation de blaireau par des battues administratives de février à décembre 2014.
Aucun nombre de blaireaux à abattre n’est défini et sont autorisés de plus les tirs de nuit à l’aide de sources lumineuses et véhicules. Lors de ces opérations, la destruction de renards est également autorisée.Le projet d’arrêté est consultable ICI.

Vous pouvez participer en envoyant votre avis :

  • en ligne à cette adresse : ddt-chasse-faunesauvage@hautes-pyrenees.gouv.fr
  • par courrier à l’adresse suivante :
    Direction Départementale des Territoires de Hautes-Pyrénées
    Service Environnement, Ressources en Eau et Forêt
    Bureau de la Biodiversité
    3 rue Lordat – BP 1349
    65013 TARBES Cedex

Attention, la consultation n’est ouverte que jusqu’au vendredi 3 janvier, votre réponse rapide est indispensable !

L’ASPAS est opposée à cet arrêté, pour plusieurs raisons développées ci-après. Vous pouvez exprimer votre opinion en adaptant avec vos propres mots l’avis de l’ASPAS, en insistant notamment sur les points suivants. Un avis personnalisé aura en effet plus de poids que plusieurs réponses à la consultation reprenant le même modèle, au mot près.

Sur les données disponibles :

  • Aucune donnée relative à la population de blaireaux dans le département n’est fournie. Il est impensable d’autoriser des tirs sur une espèce dont on ne connait même pas l’effectif et l’évolution démographique.
  • Seuls les représentants du monde cynégétique ont été consultés (fédération départementale des chasseurs et lieutenants de louveterie), alors que l’envergure de cette mesure impliquait pourtant que soient également consultés a minima l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, voire la Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage.
Sur l’espèce :
 
  • Le blaireau n’est même pas présent sur tout le territoire étant donné le relief particulier de ce département. L’augmentation des « prélèvements » dans ses bastions va mettre en danger l’espèce en affaiblissant encore plus les populations-source.
  • L’espèce subit déjà une forte pression de régulation par des déterrages par ailleurs barbares et acharnés une bonne partie de l’année. De plus, de nombreux individus sont retrouvés tués par le trafic routier.
  • Le blaireau n’est pas une espèce qui pullule. Bien au contraire, une femelle a en moyenne seulement 2,7 jeunes/an.
  • Les prélèvements vont avoir lieu sur une période de 11 mois, pendant la période de reproduction, de mise bas et d’allaitement, décision catastrophique pour une espèce à faible taux de reproduction.
  • La présence du blaireau est le gage d’une nature préservée, c’est pourquoi il est protégé chez nos voisins anglais, belges et néerlandais.
  • Les terriers de blaireau sont rarement situés dans les champs et ne justifient aucunement la destruction des individus installés ailleurs, dans les boisements en particulier.
Sur les dégâts :
 
  • Les dégâts qu’occasionne l’espèce existent certes mais sont extrêmement limités financièrement et en surface.
  • La DDT 65 se base sur des données de dégâts et estime, pour 68 déclarations de dégâts, une perte de 17 140 € en 2013. Cette estimation mériterait d’être étayée de déclarations de dégâts tangibles : la nature et la localisation de ces dégâts, ou encore la personne à l’origine des déclarations doivent être précisées. De telles déclarations sont en effet souvent fournies par la fédération des chasseurs du département qui n’est pas impartiale dans ce dossier.
  • Le sanglier cause infiniment plus de dégâts et les chasseurs ont démontré eux-mêmes leur incapacité à gérer les problèmes de régulation d’espèce. Il apparaît donc insensé que la gestion du blaireau leur soit confiée.
  • Aucun cas de blaireau infecté par la tuberculose bovine n’est recensé dans le département des Hautes-Pyrénées. La destruction d’individus a pour effet de libérer des zones propices au blaireau, rapidement recolonisées par d’autres individus. Or ces nouveaux individus ne seront peut-être pas sains, d’autant que la présence de la tuberculose bovine dans les populations de blaireaux a été mise en évidence dans le département frontalier des Pyrénées-Atlantiques. De telles destructions augmentent donc le risque de propagation de la maladie.
  • Cette destruction favorise les déplacements des individus vers des territoires favorables mais inoccupés.
Sur la méthode :
 
  • Cet arrêté autorise de manière permanente et sur l’ensemble du département l’organisation de battues administratives par les lieutenants de louveterie, alors qu’il devrait s’agir de mesures exceptionnelles destinées à répondre à des problèmes précis et localisés. En ce sens, le projet d’arrêté délègue aux lieutenants de louveterie un pouvoir d’appréciation qui devrait légalement appartenir au préfet. La circonstance qu’une autorisation écrite de la DDT doit être délivrée préalablement à toute battue n’a aucune conséquence sur ce fait : ladite autorisation n’est revêtue d’aucune valeur réglementaire et ne constitue qu’une simple formalité d’enregistrement. La méthode employée est inadaptée puisque des individus en déplacement probablement installés dans des boisements seront tirés au hasard alors que les dégâts sont normalement connus et ciblés.
  • Le projet d’arrêté ne définit pas les conditions préalables à l’organisation d’une battue : ni seuil de dégâts, ni danger pour la santé publique, etc.
  • Le projet d’arrêté autorise, en plus du tir à balles, le piégeage et la vénerie sous terre du blaireau, prétextant que cette espèce peut difficilement être atteinte par balles alors qu’il ressort de nombre de comptes-rendus que le blaireau peut être détruit par tir. Par ailleurs, permettre le piégeage du blaireau pendant 11 mois sur 12 revient à lui attribuer purement et simplement le statut de « nuisible », alors que la législation française ne le permet pas.
  • Le projet d’arrêté prévoit que les renards peuvent être détruits indistinctement des blaireaux, avec les mêmes moyens. Cet arrêté autorise donc des battues administratives au renard 11 mois sur 12 alors qu’il n’est pas établi que le régime des animaux « nuisibles » auquel est soumise cette espèce ne suffit pas pour parvenir à la réguler dans le département.
Nous comptons sur votre mobilisation,
merci d’avance pour votre participation.
L’équipe de l’ASPAS

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