Malgré une population en baisse, les chasseurs drômois font pression pour tuer plus d’un millier de chamois d’ici 2027… Pour leur seul loisir ! Avant le 12 mai 2024, participons en masse à la consultation publique pour demander un moratoire sur la chasse de cette espèce emblématique de nos montagnes !
Le chamois est un ongulé paisible, capable de s’autoréguler et qui ne présente aucune nuisance pour les activités humaines. Pourtant, contrairement au bouquetin des Alpes qui lui est heureusement protégé par la loi, le chamois figure parmi les espèces chassables en France… Il n’est donc tué que pour le loisir de quelques-uns, parmi lesquels des chasseurs à l’arc, un mode de chasse de plus en plus en vogue…
Dans la Drôme, rares sont les zones refuges où les chamois échappent aux balles et aux flèches tueuses ou blessantes des chasseurs. Parmi celles-ci, certains Espaces naturels sensibles (dont la forêt de Saou, suite à une décision très récente), quelques propriétés privées qui ont expressément interdit la chasse, et bien sûr l’ensemble des parcelles labellisées Réserve de Vie Sauvage® dont l’ASPAS est propriétaire.
Le chamois : une espèce en déclin dans la Drôme…
Dans la Drôme, voilà plusieurs années que les naturalistes alertent sur la disparition des chamois. Après des décennies d’abondance, les comptages récents menés chaque année dans les mêmes secteurs concluent à une baisse d’environ 30 à 50% des effectifs depuis le début du 21e siècle…
Parmi les différentes hypothèses évoquées, une possible pathologie affectant les jeunes et les effets délétères du changement climatique, mais sans études scientifiques pour les corroborer, impossible de se prononcer avec certitude. Ce qui est certain en revanche, c’est que les chasseurs continuent à tuer des chamois… La moindre des sagesses serait donc d’établir un moratoire sur la chasse de cette espèce !
Plus généralement, quel que soit l’état de leur population, la chasse des chamois n’est d’aucune utilité publique et ces animaux inoffensifs qui font le bonheur de nombre de randonneurs devraient être protégés au même titre que le bouquetin des Alpes !
Quelques arguments en faveur de la protection des chamois :
- Les chamois sont des ongulés inoffensifs qui ne provoquent pas (ou très peu) de dégâts aux activités humaines ;
- Les chamois ont une capacité d’auto-régulation, comme en témoignent les populations présentes depuis des décennies dans les Parcs nationaux où leur chasse est prohibée (exemple : le Parc national suisse, où 1500 chamois s’auto-régulent depuis plus d’un siècle sans aucune intervention humaine) ;
- Le chamois est une proie naturelle du loup, du lynx et de l’aigle royal, trois animaux qui, contrairement aux chasseurs, chassent pour survivre. Or les plans de chasse aux chamois sont établis sans tenir compte de la présence des grands prédateurs… ;
- Les chamois qui ne survivent pas à l’hiver sont une source de nourriture pour les animaux charognards (vautours, renards, corbeaux, etc.) ;
- L’observation des chamois est une source profonde de joie pour nombre de promeneurs : autoriser la chasse de cette espèce prive le reste de la population d’un droit à la contemplation.
Deux arguments supplémentaires pour contrer le raisonnement fallacieux des chasseurs :
- Non, les loups ne font pas disparaître les chamois, bien au contraire : s’il est incontestable que les chamois peuvent figurer au menu des proies consommées par les loups, il suffit de regarder la situation dans les parcs nationaux (Vanoise, Ecrins, Grand Paradiso, etc.) où les deux espèces cohabitent et où les populations d’ongulés sauvages sont prospères et abondantes !
- Non, les chamois ne disparaissent pas en raison du dérangement suscité par les touristes de plus en plus nombreux en montagne ; dans les parcs nationaux où la chasse est interdite, les chamois ont nettement moins peur des humains et les populations se portent bien… Et quand bien même ils seraient dérangés par les humains, leur cœur 4 fois plus gros que le nôtre leur permet de remonter une pente abrupte pour se mettre à l’abri en un rien de temps ! Bonne chance pour les rattraper… Disons-le : c’est bien la chasse qui crée des réflexes de peur et de fuite chez les chamois, pas la randonnée !
Pour participer à la consultation publique sur le plan de chasse triennal dans la Drôme, cliquez ici. Par ailleurs, vous trouverez sur cette page tous les documents mis à disposition du public par la préfecture (note de présentation, projet d’arrêté, bilan du plan de chasse précédent, etc.)
Ailleurs en France aussi, prenez la défense des chamois !
Isère, Vosges, Doubs, Hautes-Alpes, Ariège, Hautes-Pyrénées… Si vous aussi vous partagez votre département avec les chamois ou les isards, il est peut-être encore temps de participer aux consultations publiques lancées par votre préfecture concernant les plans de chasse et les dates d’ouverture et de fermeture de la chasse. Inspirez-vous de nos arguments listés ci-dessus pour dire NON à la chasse inutile aux chamois !
Photo d’en-tête © Richard Holding