Chasse à l’oie : chasse aux gros sous…

Chasse à l’oie : chasse aux gros sous…

Le dérèglement climatique a décalé les dates de migration des oies. Mais les chasseurs n’entendent pas s’y adapter en arrêtant plus tôt de chasser : leur activité cache un business pas très réglementaire, mais bien trop rentable…

Toutes les études françaises et européennes, dont celles du GEOC (Groupe d’experts sur les oiseaux et leur chasse), montrent que depuis quelques années, les dates de migration de retour se sont fortement avancées à cause du dérèglement climatique. Par voie de conséquence, la chasse aux oies se doit de fermer au 10 ou 15 janvier, nouvelle date du début de migration du si convoité palmipède. Mais les chasseurs demandent le 20… février ( !!!) à l’occasion de la table ronde chasse, initiée par Jean-Louis Borloo et présidée par Jérôme Bignon, qui est également le président du groupe chasse à l’Assemblée Nationale.

Pourquoi un tel écart ? Il faut rechercher l’explication du côté des drôles de pratiques qui entourent la chasse au gibier d’eau, et notamment des profits exorbitants générés par les locations à la journée (en fait à la nuit…) des installations de chasse (huttes, gabions et autres tonnes). Ce commerce rapporte énormément d’argent à leurs propriétaires : de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros par nuit, le plus souvent au nez et à la barbe du fisc ! En cette période de crise où l’argent public est rare, il serait temps que les ministères de l’Écologie, des Finances et du Budget s’intéressent à ces “petits paradis fiscaux cynégétiques” qui prospèrent sur le dos des oiseaux migrateurs. 

On est là bien loin des pratiques traditionnelles dont le parti politique de l’extrême chasse (CPNT) se gargarise. En réalité, on est bien plus proche d’un laxisme complice des pouvoirs publics envers une corporation très chouchoutée. Il faut rappeler que ce parti populiste rural est maintenant allié à celui de… Jean-Louis Borloo et Jérôme Bignon ! 

En France, la chasse au “gibier d’eau” n’est qu’une affaire de gros sous et le jour où le “ jeu de l’oie”   ne sera plus un Monopoly, un réel dialogue pourra enfin voir le jour entre chasseurs et protecteurs de la nature.

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