Camouflet pour les chasseurs qui ont voulu “tuer” la démocratie

Témoins d’un “rejet croissant de la chasse” et soucieux de soigner auprès du grand public une image édulcorée de leurs macabres activités, les chasseurs ont vu leur scandaleuse demande d’interdiction des consultations publiques déboutée par la justice… Et pan !  

Quand la vérité dérange et que les opinions divergentes aux siennes dominent le débat public, quoi de mieux que de faire taire l’opposition en lui retirant la liberté d’expression ? C’est précisément ce qu’a cherché à faire la Fédération nationale des chasseurs, en demandant une réforme du dispositif réglementaire encadrant les consultations publiques en matière environnementale, un outil “démocratique” qui permet depuis 2013 à tout citoyen de donner son avis sur tout projet de loi ou d’arrêté susceptible d’impacter l’environnement.  

Ces consultations ne sont certes que consultatives, comme leur nom l’indique, mais elles permettent aux associations de protection de la nature comme l’ASPAS d’alerter sur des prises de décisions néfastes pour la faune ou la flore, et de mobiliser massivement les citoyens autour de causes nobles et de situations d’injustice envers la faune sauvage. Et parfois, ça marche : qu’on se souvienne de la préfecture de la Haute-Savoie en 2019 qui a fini par limiter la chasse d’été des chevreuils, ou de celle de l’Ardèche qui a réduit la période complémentaire de déterrage des blaireaux en 2022 !   

Côté chasseurs, la stratégie ces dernières années a été d’appeler eux aussi à une mobilisation géante de leurs troupes pour tenter de remporter la bataille de l’opinion, et ainsi reverdir leur image quelque peu écornée. En vain : 9 fois sur 10, une majorité de Français exprime une forte opposition aux projets de lois et arrêtés pro-chasse, comme en témoigne la récente grande consultation publique très médiatisée lancée en marge de la nouvelle liste triennale des “espèces susceptibles d’occasionner des dégâts” (70% d’opposants).   

Les chasseurs perdent continuellement la bataille de l’opinion, et maintenant ils ont perdu la bataille en justice : le Conseil d’État, le 28 juillet 2023, a rejeté leur demande de réforme des consultations publiques. 

Pour plus de détails sur cette décision, voir cet article publié le 25 août par le site actu-environnement.com.  

Photo d’en-tête © Pierre Gleizes

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