99% d’opposants à la chasse aux cerfs dès le 1er juin !

L’ASPAS avait été l’une des premières associations, en février 2025, à alerter sur ce projet fou du ministère de la Transition écologique : l’ouverture anticipée de 3 mois entiers de la chasse aux cerfs ! Dans une société de plus en plus au fait des abus de la chasse en France, et des nombreux cadeaux* offerts aux chasseurs par le président Macron depuis qu’il est au pouvoir, la possibilité qu’il puisse y avoir de nouvelles tueries estivales en pleine période d’élevage des jeunes a profondément choqué l’opinion, suscitant une importante vague d’indignation au moment de la consultation publique.

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De fait, dans sa synthèse des avis publiée le 11 juin dernier, le ministère a relevé seulement 158 contributions favorables au projet parmi les 24 624 déposées – soit 0,65 % ! Parmi l’écrasante majorité de citoyens opposés à la chasse aux cerfs dès le 1er juin, il est intéressant de noter la présence de chasseurs, ce qui est symptomatique encore une fois de la profonde ambiguïté qui anime le monde cynégétique, tiraillée entre le plaisir de tuer, une certaine « éthique » douteuse et la gestion lucrative de ses différents « stocks » de gibier que les fédérations se sont appropriés…

Projet abandonné… Vraiment ?

En mai dernier, la ministre Agnès Pannier-Runacher prenait acte de la fronde massive et semblait assez pessimiste sur l’avenir de son projet, en déclarant dans la presse que « le retour que nous avons aujourd’hui de la consultation du public […] va plutôt dans le sens d’un rejet de ces dispositions, y compris de la part des fédérations locales de chasseurs… […] Le sens, semble-t-il des premières indications dont nous disposons, ne va pas dans le sens d’un élargissement de la période de chasse ». Les sites de chasse ont accueilli cette déclaration comme un abandon pur et simple du projet, se plaignant que les « écolos » et autres « anti-chasse » étaient bien plus forts pour se mobiliser derrière les écrans que les chasseurs ! 

Mais notez bien le « y compris de la part des fédérations locales » de la ministre : on sait à quel point le gouvernement peut faire preuve d’hypocrisie en utilisant comme ça l’arrange les résultats des consultations publiques… Même si elles sont obligatoires, ces consultations sont surtout symboliques et n’ont rien de contraignant : les exemples de lois ou de décrets adoptés sans qu’aucune modification n’y soit apportée sont légion… Mais il arrive que l’État justifie telle ou telle décision en s’appuyant justement sur ces consultations**. Pour le dire autrement : toutes les voix sont importantes, mais certaines semblent être plus importantes que d’autres…

Car une chose est sûre : le lobby national de la chasse représenté par la FNC, même s’il s’effrite à mesure que le nombre de chasseurs diminue d’année en année, demeure hélas toujours aussi puissant. Même avec un rejet sans appel de la chasse aux cerfs au 1er juin, on n’est pas à l’abri que le décret paraisse tel quel. Ou que le gouvernement tire prochainement une nouvelle surprise de son chapeau… 

L’ASPAS surveille la situation de près et se prépare à toute éventualité !

* Division du prix du permis national de chasse par 2, prolongation de la chasse aux sangliers en mars puis en avril et mai, vente de cartouches dans les bureaux de tabac, utilisation de silencieux sur les armes, etc.

** Exemple : les textes du 28 décembre 2023 qui autorisent de nouvelles dispositions pour la chasse aux sangliers.

Photo d’en-tête © B. Alliez

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