Depuis des années, l’ASPAS se mobilise avec d’autres associations contre les abattages à répétition des bouquetins présents sur le massif du Bargy, dont une partie de la population est atteinte de brucellose, une zoonose transmissible aux cheptels domestiques que côtoient parfois les bouquetins dans les alpages.
Cette année, pour la première fois, la justice a suspendu l’arrêté préfectoral avant qu’il n’entre en vigueur, suite à un référé déposé par l’association Animal Cross, représentée par l’avocate Me Thouy.
Les 60 bouquetins qui devaient être tirés à l’aveugle (sans savoir à l’avance s’ils seraient porteurs ou non de brucellose…) sont donc sauvés ! Une excellente nouvelle pour la faune sauvage. Rappelons que le bouquetin des Alpes est une espèce protégée par la loi.
En 2016, l’ASPAS, One Voice et des accompagnateurs en montagne étaient parvenus à faire annuler un arrêté similaire, pris en 2013. Idem en 2017 pour l’arrêté de 2015. A l’époque, tous les bouquetins âgés de 5 ans ou plus avaient été abattus… Ces décisions de justice en notre faveur ont eu un impact positif, dans un premier temps, puisque la préfecture a décidé par la suite d’épargner les bouquetins sains au profit d’une intervention plus équilibrée, préconisée par les scientifiques de l’ANSES. Hélas, sous la pression des lobbies, les « destructions » ont fini par reprendre les années suivantes.
Depuis 2012, sur une population estimée à environ 700 individus, au moins 482 bouquetins ont été éliminés, dont 134 par euthanasie après capture et 348 par abattage indiscriminé. Une proportion très importante d’animaux sains a donc été abattue ces dernières années, ce qui est proprement scandaleux quand on sait que des méthodes alternatives non destructrices auraient pu être utilisées.
La décision de justice survenue en ce mois d’août 2020 fera date pour les bouquetins du Bargy. Puisse-t-elle permettre une réadaptation des activités pastorales dans ce massif, qui garantisse un réel partage du territoire entre les cheptels domestiques et la faune sauvage.