Ce samedi 05 avril, à Paris, l’ASPAS participe aux côtés de nombreuses organisations à la Marche vivante pour un printemps bruyant. Une mobilisation d’ampleur portée par les mouvements Scientifiques en rébellion et Extinction rébellion, qui vise à dénoncer les impacts catastrophiques et généralisés des pesticides sur la santé humaine et la biodiversité. Rejoignez-nous derrière la banderole « Le Vivant demande justice ! »
Un modèle aux effets délétères…
Depuis de nombreuses années déjà, les preuves scientifiques des conséquences néfastes de l’agriculture industrielle et de ses méthodes s’accumulent. Disparition des haies et bosquets, simplification à l’extrême des paysages précipitent l’effondrement du Vivant. L’utilisation massive d’engrais pour augmenter les rendements contribue largement à la pollution des eaux et des sols et génère des gaz à effet de serre. La réduction drastique du nombre d’espèces cultivées rend les cultures plus vulnérables aux bioagresseurs et aux variations climatiques, conduisant à un usage massif des pesticides de synthèse.
Pourtant, les effets catastrophiques de ces intrants chimiques sur l’environnement ne sont plus à démontrer. Ils contaminent tous les milieux et impactent toutes les chaînes alimentaires, comme l’ont montré l’IFREMER1 et l’INRAE2, entraînant l’effondrement des populations d’insectes et d’oiseaux. Nos champs, qui devraient déborder de vie, ne sont plus que des zones stériles.
Les conséquences dramatiques sur la santé humaine sont également nombreuses : selon l’INSERM3, les pesticides ont des effets neurotoxiques, perturbateurs endocriniens et cancérigènes qui nous concernent toutes et tous, productrices et producteurs, consommatrices et consommateurs.
… entretenu par l’État et l’Europe
Face à ce constat, la réaction de nos dirigeants n’est malheureusement pas à la hauteur. En juin 2023, le tribunal administratif de Paris, saisi par le collectif d’associations Justice pour le Vivant dont fait partie l’ASPAS, a condamné la France pour inaction face à l’effondrement du vivant, lui ordonnant de réduire sa consommation de pesticides, conformément aux objectifs prévus par les plans nationaux et européens.
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Malgré cela, à l’encontre de cette décision et en dépit de tout bon sens, la France comme l’Europe font plutôt marche arrière : en novembre 2023, le Parlement européen a prolongé de 10 ans l’autorisation du glyphosate, puis rejeté le projet de règlement sur l’usage durable des produits phytosanitaires, qui prévoyait de réduire leur utilisation de moitié d’ici à 2030. Le 20 février dernier, les parlementaires français ont quant à eux assoupli la réglementation en vigueur par l’adoption de la loi d’orientation agricole, entérinant des régressions environnementales désastreuses, tandis que la proposition de loi Duplomb demandant entre autres le retour des néonicotinoïdes, ces pesticides tueurs d’insectes interdits depuis 2018, doit être discutée courant mai à l’Assemblée.
Du changement dans nos champs !
Pourtant, des solutions existent ! Partout dans le monde, des alternatives sont déjà en place, encourageant le développement d’un système alimentaire qui préserve notre environnement. Une évolution de notre agriculture et de nos politiques est urgente et indispensable pour assurer notre avenir et celui de nos enfants.
Sous la banderole « Le Vivant demande justice ! », portée par les associations du collectif Justice pour le Vivant dont fait partie l’ASPAS, nous défilerons dans la rue ce samedi 05 avril pour interpeller nos dirigeants et demander l’arrêt de l’usage des pesticides chimiques et la mise en place d’une agriculture plus respectueuse de la nature et de notre santé.
La marche partira à 14 h du Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris et se terminera devant le ministère de la Santé. Cette action déclarée, festive et familiale est ouverte à toutes et tous : citoyens et citoyennes, associations, collectifs qui, comme nous, ont à cœur de préserver la santé de notre planète et de tous ses habitants !
Rejoignez-nous pour faire entendre la voix du Vivant !
- Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer. ↩︎
- Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement. ↩︎
- Institut national de la santé et de la recherche médicale. ↩︎
© Photo d’en-tête : Richard Holding
