Déterrage 2021-2022 : mobilisons-nous pour les blaireaux !!

Déterrage 2021-2022 : mobilisons-nous pour les blaireaux !!

A partir du 15 mai chaque année, les chasseurs ressortent leurs pelles, pioches et autres instruments de torture pour s’adonner à leur funeste passion : le déterrage de familles entières de blaireaux, directement au terrier.

Interdite presque partout ailleurs en Europe, la chasse sous terre fait de la résistance en France, comme tant d’autres « chasses traditionnelles » désuètes et barbares qui échappent pourtant à toute justification scientifique.

Malgré quelques belles avancées locales, obtenues grâce à l’acharnement des associations devant les tribunaux (ex: la victoire de l’ASPAS en Gironde), la période complémentaire de vénerie sous terre est toujours une réalité dans une grande majorité de départements français.

Participons en masse aux consultations publiques !

Chaque année, au printemps, les préfectures publient des projets d’arrêtés autorisant des périodes complémentaires de déterrage des blaireaux. Ces arrêtés et leurs périodes d’application peuvent varier d’un territoire à l’autre : certaines périodes complémentaires ne commencent par exemple qu’à partir du 1er juillet de l’année en cours, d’autres le 15 mai de l’année suivante ! Nous vous invitons donc à bien regarder le détail de chaque projet d’arrêté.

© Mélès

Ci-dessous, retrouvez une liste de départements où des consultations publiques sont actuellement en cours. Nous remercions nos bénévoles et ceux de l’association AVES pour ce minutieux travail de recensement.

Que vous habitiez ou non ces départements, il est important de participer à un maximum de ces consultations pour faire poids face au puissant lobby de la chasse. D’autant plus que les chasseurs sont de plus en plus nombreux à y participer de leur côté. Si vous habitez dans un département concerné par la pratique du déterrage, c’est encore mieux : pensez à le préciser dans votre message ! Si nous ne pouvons pas garantir que les préfets tiendront compte de l’avis des citoyens, il est inconcevable de laisser toute la place aux arguments fallacieux des chasseurs.

Sur le plan symbolique et médiatique, il est important de remporter la victoire de l’opinion ! Plus les citoyens manifesteront leur opposition à ce mode de chasse barbare, plus notre demande de réforme sera audible et légitime.

N.B : Cette liste sera mise à jour régulièrement. Si votre département manque à l’appel, et que vous êtes au courant d’une consultation en cours, n’hésitez pas à nous contacter à actions@aspas-nature.org afin que nous puissions la mettre à jour !

Les projets d’arrêtés en cours :

Pour aller plus loin, si vous avez le temps et la motivation : l’association AVES, avec laquelle l’ASPAS a engagé plusieurs recours juridiques, détaille chaque consultation publique sur un site spécial. N’hésitez pas à consulter leur décryptage département par département pour étayer vos participations !  

Les consultations publiques terminées

Des arguments à reprendre et à personnaliser

La période complémentaire de chasse sous terre du blaireau, ou vénerie sous terre, est une pratique cruelle, barbare et non sélective, indigne d’un pays qui se prétend « civilisé ».

Cette chasse cruelle a lieu pendant la période d’allaitement, de sevrage et d’élevage des jeunes, ce qui est catastrophique pour une espèce à faible taux de reproduction.

© S. Montagnon

Une espèce fragile dont on ne connaît pas les populations exactes
Aucune donnée scientifique sérieuse relative à la population de blaireaux n’est fournie, et les recensements de terriers, lorsqu’ils ont lieu, ne distinguent pas terriers principaux et secondaires, ce qui augmente artificiellement les effectifs estimés. Or, les destructions vont avoir lieu pendant plusieurs mois, et alors que la période de dépendance des jeunes blaireautins n’est pas terminée (de mars à août), ce qui est éthiquement insoutenable et catastrophique pour une espèce à faible taux de reproduction (une femelle a en moyenne seulement 2,7 jeunes/an).

Un véritable acharnement !
Le blaireau est un animal particulièrement impacté par les collisions routières. Espèce chassable jusqu’à fin février, le blaireau peut également subir des battues administratives. Autoriser une période complémentaire de déterrage à partir du 15 mai ne fait qu’accentuer l’acharnement contre cette espèce discrète et nocturne.

Des dégâts faibles et évitables
Les informations concernant les dégâts causés par les blaireaux ne sont pas précises. Les dégâts agricoles imputés à cette espèce sont très localisés (essentiellement en lisière de forêt), et sont souvent confondus avec les dégâts, autrement plus importants, provoqués par les sangliers. Ils peuvent être évités par des mesures de protection des cultures ou d’effarouchement, comme l’installation d’un fil électrique ou l’utilisation d’un produit répulsif.

Le déterrage peut favoriser la dispersion de la tuberculose bovine
La vénerie sous terre n’est d’aucune utilité pour lutter contre la tuberculose bovine ; au contraire, elle ne ferait que contribuer à son expansion ! C’est la raison pour laquelle, dans les zones à risque, un arrêté ministériel du 7 décembre 2016 interdit « la pratique de la vénerie sous terre pour toutes les espèces dont la chasse est autorisée en raison du risque de contamination pour les équipages de chiens ». La tuberculose bovine est une maladie d’origine agricole, transmise à beaucoup d’animaux sauvages dont les blaireaux qui peuvent ensuite devenir un réservoir. Depuis 2001, la France est considérée comme « officiellement indemne de tuberculose bovine » par l’Union européenne, malgré la persistance chaque année d’une centaine de foyers en élevage.

Une espèce protégée ailleurs en Europe
Le déterrage porte une atteinte supplémentaire à une espèce pourtant garante d’une biodiversité riche et d’une nature préservée. Elle est protégée chez nos voisins anglais, belges et néerlandais, et fait l’objet d’une attention particulière par la Convention de Berne, qui interdit le recours aux sources lumineuses. La France a d’ailleurs été récemment sommée de n’autoriser cet instrument que de manière très restrictive.

La réforme de 2019 ne change rien
La réforme ministérielle de février 2019, visant à limiter les souffrances des animaux, est inapplicable. Et surtout, rien ne change à la finalité même de la vénerie sous terre : celle de supprimer des animaux vivants, jugés indésirables par l’homme qui s’octroie un droit de vie et de mort sur des êtres sensibles (cliquez ici pour plus de détails sur cette réforme).

#STOPdéterrage !

Blaireau-F.Limosani
© Blaireau-F.Limosani

La très grande majorité des Français sont favorables à l’interdiction du déterrage, et 73 % n’imaginaient pas que la vénerie sous terre existait encore, selon un sondage IPSOS de 2018 !

Demandez aux côtés de l’ASPAS l’interdiction du déterrage du blaireau, une pratique de chasse barbare et incompatible avec la reconnaissance des animaux comme êtres sensibles.

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