Lieutenants de louveterie : passion “destruction”

En France, les animaux sauvages ne subissent pas seulement la terreur de la chasse, ce loisir sanguinaire protéiforme auquel s’adonnent quelque 900 000 passionnés chaque année. Renards, blaireaux, sangliers et autres bêtes fauves indésirables aux yeux de l’administration sont aussi persécutés par une autre branche armée, plus confidentielle mais nettement plus impitoyable : la louveterie. Qui est-elle ? Que fait-elle ? Alors que ses membres ont été renouvelés en 2025 pour quatre ans, l’ASPAS lève un coin du voile sur cette sinistre institution méconnue du grand public.

N’allez pas demander à un chasseur s’il prend du plaisir à abattre d’une main froide une compagnie entière de sangliers réfugiée dans un fourré. Non, le chasseur, lui, « gère » les populations : il s’assure qu’il a suffisamment de cochongliers disponibles d’une année à l’autre sur son territoire de chasse, il les nourrit (agrainage), les « régule » de temps en temps (mais pas trop quand même), mais jamais il ne prendra du plaisir à tout abattre en une seule fois… C’est en tout cas ce qu’il vous dira, tout en envoyant ses chiens débusquer et acculer « le cochon » à moitié éventré, avant de venir l’achever à coups de dague dans un héroïque affrontement au corps à corps avec l’agonisante bête sauvage – une expérience cynégétique
de plus en plus recherchée par de nombreux autoproclamés « premiers écolos de France » pour les sensations d’euphorie et de virilité que cela leur procure… Il posera ensuite fièrement derrière son « trophée » ensanglanté, une fougère délicatement posée dans la gueule de l’animal en guise de « respect du gibier » qu’il vient de massacrer, par pur plaisir. La « chasse » est un art, vous dira-t-il, avec ses codes, son éthique, tandis que la « destruction », opérée par les lieutenants de louveterie en accord avec les préfets, n’est rien d’autre qu’une vulgaire tuerie administrative, froide et irrespectueuse, qui ne mérite aucun honneur.

Voilà le portrait à peine exagéré qu’on pourrait dresser d’un chasseur de sangliers d’aujourd’hui, qui ne voit pas vraiment d’un bon œil les interventions musclées des louvetiers, ces bénévoles missionnés par l’État pour agir de façon ciblée sur des « problèmes » liés à la faune sauvage. Des « problèmes » très divers, qui peuvent aller du piégeage de ragondins, jugés trop « envahissants », aux tirs de loups la nuit tombée, en passant par des battues aux renards, des abattages de bouquetins accusés de véhiculer une dangereuse maladie, ou la régulation de sangliers, donc, tenus pour responsables de collisions routières ou de dégâts trop importants dans les champs de maïs… Chasseur comme louvetier ont pourtant en commun le même funeste dessein : la mise à mort d’animaux sauvages. Les premiers, par loisir, les seconds par « nécessité » administrative.

1715 tueurs bénévoles au service de l’État

Méconnus du grand public, souvent confondus avec les chasseurs « ordinaires », les lieutenants de louveterie sont aussi des chasseurs mais d’un genre différent, puisqu’ils agissent bénévolement pour le compte de l’État et n’ont pas de compte à rendre aux Fédérations de chasse. Directement recrutés par les préfectures, tous les 5 ans, ils doivent simplement justifier de 5 ans de permis de chasser et jouir de leurs droits civiques.

Les prétendants doivent en outre être âgés de moins de 75 ans, ne pas avoir été condamnés pour des actes de braconnage, et s’engager à entretenir soit un minimum de 4 chiens courants (chiens dont la fonction est de courser et de débusquer les animaux sauvages), soit 2 chiens de déterrage (des petits formats envoyés sous terre pour acculer les renards et les blaireaux…).

Lieutenants de louveterie : passion "destruction"

Le nombre de lieutenants de louveterie varie d’un département à l’autre, de 10 à plus de 50 selon les besoins et les problématiques locales (entendez : présence ou non du loup…). En moyenne, on compte 18 lieutenants par département, dont une écrasante majorité sont des hommes d’un certain âge. En tout, ils sont un peu plus de 1 700 à servir bénévolement partout en France, ce qui représente à peine 0,20% du nombre total de détenteurs du permis de chasser actifs. Une toute petite minorité qui, en termes de « régulation » d’animaux sauvages, est à bien des égards bien plus impitoyablement « efficace » que les 900 000 chasseurs du dimanche qui, eux, n’ont aucun intérêt, pour la pérennité de leur loisir ou la bonne marche de leurs petites affaires, à faire baisser leurs « stocks » de gibier ; on touche ici, comme on le détaillera plus loin, le cœur de toute l’hypocrisie qui caractérise la gestion irrationnelle de la faune sauvage en France… Si l’uniforme est en option pour les louvetiers, ils sont cependant tenus de porter l’insigne officiel de la louveterie, incarné par une tête de loup dorée. Pourquoi une telle référence au loup ? Tout simplement parce que les louvetiers sont au départ, des tueurs de loups !

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Des loups aux renards…

Instituée par le roi Charlemagne en 813, la louveterie avait pour fonction la destruction massive et systématique des loups partout dans le Royaume. De fait, après plusieurs siècles de traque et de persécution, la mission des louvetiers, qui a survécu à presque tous les régimes et toutes les époques, sera finalement auréolée de succès : dans les années 1920, les loups sont totalement éradiqués de France…

La louveterie aurait pu disparaître en même temps que les loups, mais c’était sans compter les renards : ces « petits loups » qui ont connu, à leur tour, une persécution sans limites… Il faut cependant attendre 1971 pour que la louveterie voie ses missions officiellement modifiées, avec la destruction des renards et autres « nuisibles » davantage institutionnalisée.

Lieutenants de louveterie : passion "destruction"

À l’époque, l’épizootie de rage selvatique (« rage des bois ») sonne le glas des petits prédateurs. Le renard et le blaireau sont les principaux accusés. Les louvetiers reprennent alors du poil de la bête, et s’adonnent officiellement à leur élimination effrénée. Tous les moyens sont bons pour se débarrasser de cette « vermine » : gazage, empoisonnement, piégeage, tirs de nuits

Les renards abattus sont comptabilisés et donnent droit à des primes. Cette méthode drastique s’avèrera cependant complètement inefficace et même contreproductive… Finalement, l’État se laisse convaincre de changer radicalement de méthode, en lançant à la place une vaste campagne de vaccination des renards. La rage est éradiquée, mais hélas pas les idées reçues… Rapidement, la même (il)logique de destruction reprend le dessus à l’encontre du pauvre goupil, qu’on accuse de véhiculer d’autres terrifiantes maladies : gale sarcoptique, néosporose, échinococcose alvéolaire, etc. Rage ou pas rage, le renard reste le pestiféré à détruire, et les louvetiers sont en première ligne.

Comme si la chasse ne suffisait pas, des battues administratives aux renards sont organisées un peu partout, à toute époque de l’année, de jour comme de nuit, pour aucun motif valable. L’ASPAS, pionnière dans la lutte contre cet acharnement sans queue ni tête, a maintes fois saisi les tribunaux et obtenu gain de cause. Des victoires en pagaille qui nous ont permis de consolider une belle jurisprudence en faveur des renards. L’ensemble des arrêtés préfectoraux contestés par l’ASPAS et ayant fait l’objet d’une décision de justice ont été sanctionnés par les tribunaux, soit plus d’une trentaine de victoires pour goupil ! De fait, aujourd’hui, rares sont les préfectures qui se risquent encore à accéder aux demandes des louvetiers d’organiser des battues, à moins d’être dûment justifiées. L’ASPAS veille au grain !

Dans l’Oise, par exemple, où nous avons obtenu l’annulation de nombreux arrêtés préfectoraux, les louvetiers n’interviennent plus sur le renard depuis plusieurs années, sans que cela ait eu de « conséquences visibles sur les élevages ou la faune sauvage », comme le relate l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) dans un rapport sur la louveterie, publié en mars.

A contrario, dans le département voisin de l’Aisne où l’ASPAS n’a pas encore engagé d’actions juridiques, la tradition de la destruction de renards reste hélas très forte : d’après ce même rapport, environ 1 200 y sont tués chaque année par les louvetiers, contre seulement 100 sangliers (des animaux pourtant accusés de commettre bien plus de dégâts agricoles). Des abattages que la louveterie justifie par « l’histoire » (!) et « la nécessité de bien suivre les gibiers »

D’autres associations départementales de louveterie justifient leurs interventions « traditionnelles » sur le renard en invoquant « la nécessité de maintenir un effectif et un entraînement régulier de la louveterie pour garantir son efficacité en cas de forte mobilisation » ! Ces pratiques sont choquantes et totalement inacceptables, et c’est très certainement pour pouvoir continuer leurs macabres « entraînements » sur de pauvres renards qui n’ont rien demandé, que la louveterie vote systématiquement le maintien des renards parmi les ESOD, lors de ces fameuses CDCFS¹ où se décide, sans que les scientifiques et les associations de protection de la nature aient suffisamment voix au chapitre, le sort funeste de tant d’animaux sauvages… Le code de l’environnement² permet en effet aux louvetiers de tirer le renard toute l’année dans les départements où il est considéré comme « nuisible » (soit 88 sur 101 !). Or, toujours selon le rapport de l’IGEDD, l’association des lieutenants de louveterie de France (ALLF) « est très attachée à cette disposition qu’elle perçoit comme une contrepartie au caractère bénévole des louvetiers »… Cela veut tout dire quant à leurs motivations réelles !

Les traditions ont la vie dure, mais il est tout de même permis d’espérer un abandon progressif de ces interventions infondées au cours des prochaines années ; d’une part, grâce à la multiplication d’actions juridiques fructueuses pour les renards, et d’autre part, à la faveur d’un changement progressif des mentalités, aidé par une littérature scientifique de plus en plus abondante et unanime qui consolide la preuve du caractère infondé et même contreproductif de l’abattage systématique de renards pour réduire les dégâts dont ils sont accusés.

Il est de bon augure, notamment, que l’étude publiée sur les « ESOD » en 2023 par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB)³ ait été prise en considération dans la proposition de réforme de la louveterie formulée par l’IGEDD.

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Aussi, et c’est d’ailleurs le cœur de la réforme qui est suggérée par cette instance, l’État a d’autres missions en tête à confier aux « tueurs de l’ombre » que sont les lieutenants de louveterie. Des missions nettement moins « honorifiques », comme elles ont pu l’être au cours du 20e siècle, et davantage en phase avec les enjeux du siècle suivant : les surdensités de sangliers, accusés de proliférer dans les territoires non-chassés, ainsi que le retour naturel du « grand méchant loup », hélas largement entravé, dans les régions d’où il avait déjà été éradiqué…

Des renards aux loups…

Simplifier les tirs de loup plutôt que de mieux protéger les troupeaux… Maintes fois décriée par l’ASPAS, la politique désastreuse et déraisonnée de l’État à l’égard du loup n’est hélas pas prête de changer. Pire : elle s’est même aggravée, avec l’entrée en vigueur du nouveau Plan Loup 2024-2029 et l’abaissement du statut de protection de l’espèce, entérinée par la commission du Comité de Berne, en décembre dernier. Malgré plus de 30 ans de recul sur le retour du loup en France, avec des solutions de cohabitation largement testées et approuvées, on n’a toujours pas compris que tuer les prédateurs ne règle en rien le problème des attaques de moutons ! L’État s’entête à s’enfoncer dans l’impasse de la destruction, et pour cela, il a de plus en plus besoin de tueurs de loups. C’est ici que les lieutenants de louveterie retrouvent un rôle à jouer et se voient de plus en plus cajolés par l’administration.

Lieutenants de louveterie : passion "destruction"

Simplement, cette fois-ci, ils ne peuvent pas éradiquer l’espèce, car la France est tenue de veiller au bon état de conservation des espèces. Autrefois réservés aux seules brigades loup de l’ONCFS (devenu l’OFB en 2019), les tirs de dérogation autorisés à l’encontre des loups se sont peu à peu banalisés avec la progression des effectifs de loups et l’assouplissement des conditions de tirs. Aujourd’hui, éleveurs, lieutenants de louveterie et simples chasseurs peuvent tous, dans certaines circonstances, tirer sur des loups. Mais dans les faits, ce sont les louvetiers qui en tuent le plus : 8 loups tués sur 10 sont l’oeuvre de ces « superchasseurs » bénévoles, mandatés par l’État qui, contrairement aux chasseurs « ordinaires », peuvent agir la nuit à l’aide de matériel de « guerre » très sophistiqué, notamment des lunettes à visée thermique.

Confier la responsabilité des abattages de loups à ces bénévoles armés qui, pour beaucoup, ne sont autres que des chasseurs déguisés prêts à en découdre avec ces indésirables prédateurs accusés de voler leur gibier, pose très sérieusement question… L’Office français de la biodiversité (OFB), organisme public en charge du suivi des loups en France, est en passe d’être supplanté, dans certains territoires, par les corporations de louvetiers qui procèdent eux-mêmes aux constats, aux tirs et au déplacement des cadavres de loups. Plusieurs irrégularités et arrangements avec la réglementation nous sont fréquemment remontés. L’une des pratiques illégales les plus répandues, contre lesquelles l’ASPAS a pu déposer plainte, est l’utilisation, pourtant strictement interdite, d’appâts pour faciliter le tir de loups… Problème : si aucun témoin n’est présent sur place pour la constater, l’infraction n’existe pas !

Mais il y a pire encore : des cas de braconnage seraient même perpétrés par des louvetiers, couverts par certains membres de l’administration hauts placés ce qui, en plus de fausser le nombre de loups réellement abattus, rend quasiment impossible toute procédure pénale à leur encontre. Seules les données relatives à la dynamique des populations de loup, qui montrent une inquiétante stagnation depuis plus d’un an, permettent de soupçonner l’existence très probable, mais difficilement prouvable d’un réseau de braconnage, sans doute bien plus organisé qu’on ne le pense…

Le chasseur, le louvetier et le sanglier

Hormis le loup, l’autre grande priorité pour les louvetiers souhaitée par l’État, est leur implication dans la réduction des dégâts liés au « grand gibier ». En d’autres termes : ils sont appelés à remplacer l’action des loups, ou bien à finir le travail des chasseurs, selon comment on voit les choses… Le « grand gibier » en question, c’est essentiellement le sanglier, ce cousin sauvage du cochon domestique qui a progressivement supplanté le lièvre, la perdrix et le faisan, pour devenir « le » gibier préféré de la majorité des chasseurs, celui qu’ils ont élevé, hybridé, relâché, nourri à partir des années 1960, et dont les populations, soixante ans plus tard, se portent aujourd’hui à merveille

Lieutenants de louveterie : passion "destruction"

Même si d’autres facteurs contribuent à l’explosion démographique des sangliers (changement climatique, absence de prédateurs naturels), l’ASPAS n’a eu de cesse de dénoncer la grande supercherie du « cochonglier » qui continue, encore aujourd’hui ; même si les croisements et les lâchers sont désormais illégaux, les élevages, parcs et enclos de chasse sont toujours d’actualité, de même que la pratique plus que controversée de l’agrainage (la mise à disposition de grains de maïs, en forêt – une technique supposée éloigner les sangliers des cultures agricoles…).

Alors qu’ils sont largement responsables de leur prolifération et qu’ils sont manifestement dépassés par la situation, les chasseurs, qui se prétendent « régulateurs » de la faune sauvage, obtiennent des temps de chasse plus longs et de « nouvelles » munitions pour être encouragés à tuer davantage de sangliers. Autre aberration, si on suit la logique destructrice de l’État : alors que le sanglier est l’animal sauvage qui génère le plus de dégâts agricoles chaque année, il ne figure pas sur la liste principale des ESOD. C’est que les chasseurs, qui se voient comme de parfaits gestionnaires de la nature, ne veulent surtout pas perdre la main sur cette espèce en laissant d’autres personnes, et notamment les louvetiers, la « réguler » à leur place ! Voilà pourquoi ils sont souvent récalcitrants à participer aux battues administratives ordonnées par les préfets, pilotées par les louvetiers.

Cette situation ubuesque, l’IGEDD l’a maintes fois soulignée, toujours dans son rapport sur la louveterie publié en mars 2024. En effet, concluent les auteurs, « l’intérêt des chasseurs et surtout de leurs instances [les associations et fédérations de chasse, ndlr], face à la diminution drastique qui fut le fonds de commerce de toute cette génération de chasseurs qui vont bientôt raccrocher leur fusil, est de conserver des territoires giboyeux où le sanglier et le chevreuil ont remplacé le lapin, la perdrix et le lièvre, pour perpétuer la chasse et attirer de nouveaux chasseurs. On comprend la réticence à réduire ce capital pour l’avenir de la chasse… et de ses instances ».

Mais les chasseurs ne sont pas les seuls tenus pour responsables de la prolifération de certaines espèces : à mesure que les citoyens sont sensibilisés à l’écologie et à la cause animale, les propriétaires ayant fait le choix manifeste d’interdire la chasse sur leurs terrains sont de plus en plus dans le viseur de l’administration. Dans un contexte hyperanthropisé où l’on coupe les forêts à blanc, où l’on arrache haies et bosquets, où l’on assèche les zones humides, où l’on favorise l’étalement urbain et l’on poursuit l’artificialisation des sols, les zones de quiétude dédiées à la faune sauvage se réduisent par endroits à peau de chagrin. Cette disparition de milieux naturels pousse certains animaux à fréquenter les zones interdites (ou presque) aux fusils : réserves de chasse, Refuges ASPAS, quartiers pavillonnaires, parcs urbains, friches industrielles, bords de routes, etc. Ajoutez à cela des comportements trop bienveillants de certains habitants (qui pensent aider les animaux sauvages en les nourrissant), et vous vous retrouvez avec ce que l’administration qualifie de « points noirs » ; entendez des zones où les animaux sauvages sont considérés comme bien trop nombreux, générateurs de dégâts, ou dangereux pour la sécurité ou la santé de la population…

Alors que ces animaux vivent plutôt paisiblement dans d’autres parties de l’Europe (on pense à Berlin, Londres…), où le rapport culturel à la nature diffère du tout au tout, la France a souvent hélas la gâchette facile, et préfère s’appuyer sur sa fameuse louveterie pour supprimer les animaux plutôt que d’expérimenter des solutions non létales (meilleure sécurisation des routes, déplacements d’animaux, interdiction formelle de tout nourrissage, etc.). Elle a tendance aussi à supprimer les prédateurs de ces animaux « à problème », les empêchant de s’installer durablement ailleurs que dans les Alpes, alors que les loups sont pourtant la solution la plus naturelle pour réguler les sangliers, chevreuils et autres !

Plutôt que de faire aveuglément confiance au monde de la chasse et de renforcer les missions de destruction des lieutenants de louveterie, il serait bien plus judicieux pour l’Etat d’investir dans une véritable politique écologique ; en récompensant les entreprises, les mairies et les collectivités qui œuvrent pour la sauvegarde de la biodiversité, en accompagnant les paysans qui promeuvent une saine cohabitation avec le vivant, en valorisant l’action des associations de protection de la nature. Bientôt on n’aura de toute façon plus le choix : il en va de notre vie et de notre survie !

Texte : Richard Holding


1 – CDCFS : Commission départementale de la chasse et de la faune sauvage
2 – Article R. 427-21
3 – Étude commandée et co-financée par l’ASPAS et la LPO. Pour en savoir plus, cliquez ici
4 – Au moment où nous bouclons ce Goupil, la réglementation est justement en passe
d’être assouplie en faveur des louvetiers : un projet d’arrêté, en cours de discussion,
prévoit en effet de légaliser la prise en charge, directement par les louvetiers, des
cadavres de loups qu’ils ont abattus, rendant ainsi impossible tout contrôle des
conditions de tirs par l’OFB…
5 – Les chasseurs peuvent désormais, à certaines conditions, chasser le sanglier 12 mois
sur 12 ! Quant à la chevrotine, munition qui avait été interdite en 1986, elle a fait son
grand retour en 2023


Ce dossier a été publié pour la première fois dans le magazine Goupil de l’ASPAS (n°160 – hiver 2024). Ce petit journal 100% libre et militant est réserve aux adhérents de l’association.
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