15 ONG dénoncent le projet de Delphinarium à Beauval

Projet de Delphinarium à Beauval : 15 ONG de défense animale et le rapporteur de la loi 2021, M. Loïc Dombreval, dénoncent la pérennisation de la captivité à des fins commerciales sous le masque d’un « Centre d’Études et de Sauvegarde pour dauphins »


Face aux récentes annonces du ZooParc de Beauval concernant l’ouverture d’un « Centre d’Études et de
Sauvegarde pour dauphins » en 2027, et suite au déplacement ministériel du 6 novembre 2025, les
organisations non gouvernementales (ONG) de protection animale réaffirment leur opposition
catégorique à ce projet.

Les ONG dénoncent fermement l’utilisation d’une terminologie trompeuse et de l’urgence de placement
pour justifier la création d’un nouveau “delphinarium” qui porterait atteinte à l’esprit de la LOI n° 2021-
1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les
animaux et les hommes. Rappelons que déjà en 2016, Rodolphe Delord souhaitait ouvrir ce type de
complexe commercial.

Dénonciation d’un faux-semblant de sanctuaire

Le qualificatif de « Centre d’Études et de Sauvegarde pour dauphins » masque la réalité d’un
établissement visant à pérenniser l’exploitation commerciale des dauphins captifs. Par ailleurs, les lignes
rouges fixées par les ONG, garantes d’une transition éthique, sont ignorées :

● Ligne Rouge : Maintien de la reproduction. L’intégration du programme EEP (programme européen
de reproduction en captivité) démontre la volonté de maintenir un cheptel captif. Pour les ONG,
l’absence de reproduction est non négociable pour mettre fin à cette industrie.

● Ligne Rouge : Commerce et transport. La participation aux programmes d’élevage introduit
inéluctablement le risque de transfert et d’échange international d’animaux, selon les lignes
directrices de l’organisation EAZA (The European Association of Zoos and Aquaria) qui dirige ces
programmes et à laquelle les animaux appartiendraient.

● Contournement légal : Le projet de Beauval refuse d’adopter le statut légal de sanctuaire, tel qu’il
est prévu par l’article 47 de la Loi de 2021. L’établissement privilégie le modèle d’établissement
zoologique, ce qui lui permet de poursuivre des activités lucratives liées aux cétacés et d’échapper
aux strictes contraintes éthiques d’un sanctuaire. Cette stratégie est facilitée par le manque de clarté
réglementaire de l’État autour de la notion de « programme scientifique ». Ce vide juridique permet
au zoo de Beauval, en intégrant l’EEP, d’ouvrir la porte à la reproduction et l’exportation de nouveaux
individus.

« L’urgence de trouver une solution pour les dauphins de Marineland et de Planète sauvage ne doit pas servir de prétexte à la création d’un “delphinarium de luxe”. Ce n’est pas un centre de sauvetage que propose Beauval, mais une nouvelle infrastructure d’exploitation qui compromet l’avenir éthique des cétacés en France et porterait atteinte à l’esprit et à l’intention de la loi de 2021. »

Incohérence de l’action gouvernementale

Les ONG regrettent et dénoncent le soutien du gouvernement à ce projet, illustré par le déplacement de
M. Mathieu Lefèvre du 6 novembre, présenté comme une volonté de placer le « bien-être animal au coeur
de la gestion de la faune sauvage captive ».

Soutenir un projet qui maintient la reproduction et le risque de commerce est contraire à l’engagement
moral et légal de la France de tourner la page de la captivité des cétacés. Cette validation politique
entérine la contradiction au lieu de soutenir une solution de véritable sanctuaire.

Appel à la responsabilité et contestations légales

Les organisations signataires appellent l’État à la responsabilité : la seule voie cohérente avec la loi de
2021 contre la maltraitance animale est d’exiger le respect des lignes rouges absolues des ONG telles que
souhaitées par le législateur.

Toute autorisation qui serait délivrée par l’administration au ZooParc de Beauval sera considérée comme
un recul inacceptable et fera l’objet d’une contestation par les voies légales appropriées par des
organisations de défense animale.

Liste des signataires :

Action Protection Animale (APA) – Anne Claire Chauvancy – Présidente
Alliance des Opposants à la Chasse (AOC) – Jean-Louis Chuilon – Président
Animal Cross – Benoît Thomé – Président
ASPAS – Yolaine De la Bigne – Administratrice et Porte-parole
C’est Assez ! – Christine Grandjean – Présidente
Code Animal – Franck Schrafstetter
Défense de l’Animal Confédération Nationale – Sabine Fghoul – Présidente
Fondation Assistance aux Animaux – Arlette Alessandri – Présidente
Fondation Brigitte Bardot – Brice Quintin
Fondation Droit Animal Ethique et Sciences – Laurence Parisot – Présidente
Fondation Stéphane Lamart – Stéphane Lamart – Président
Loïc Dombreval – Député de 2017 à 2022 – Rapporteur de la loi de 2021
One Voice – Muriel Arnal – Présidente
Projet Animaux Zoopolis (PAZ) – Amandine Sanvisens – Cofondatrice
SPA – Jacques Fombonne – Président
Tilikum’s Spirit – Christine Ringuet – Présidente

Contact presse ASPAS : presse@aspasnature.org

Photo d’en-tête © Christophe Dayer / Creative Commons

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