À Rots, près de Caen dans le Calvados, un arrêté préfectoral autorise un lieutenant de louveterie à procéder au massacre de blaireaux du 1er au 31 août 2025, sur l’ensemble de la commune, de jour comme de nuit… et sans limite de nombre !
Ces destructions font suite au signalement d’UNE seule habitante* de Rots, fin juillet, dont le jardin serait visité “presque quotidiennement” par le mustélidé, générant chez elle une “inquiétude” “pour la sécurité de ses enfants”…
Plutôt que de chercher une réponse adaptée à une situation très localisée, en privilégiant la médiation et des solutions non létales pour éloigner l’animal (renforcement de la clôture du jardin, trappe anti-retour, répulsifs naturels, etc.), l’Etat a préféré déclarer la guerre à TOUS les blaireaux de la commune, tout en offrant au chasseur bénévole missionné une panoplie de moyens pour qu’il puisse arriver à ses fins : piégeage, coups de fusil et déterrage ! Libre à lui d’agir seul, ou de s’entourer, s’il préfère, d’équipes entières de destructeurs…
L’ASPAS a été informée de ces battues totalement abusives courant août, grâce à l’alerte d’un photographe animalier qui a relayé sur sa page Facebook la photo d’un blaireau coincé dans un piège à collet…
Trop tard, malheureusement, pour déposer un référé dans l’urgence et obtenir dans les temps la suspension de l’arrêté… Mais forte d’une importante jurisprudence en la matière, l’ASPAS a tout de même saisi le Tribunal administratif de Caen pour demander l’annulation de l’arrêté, a posteriori.
Cette action ne sauvera hélas pas d’animaux cette fois, mais si l’Etat est condamné, le préfet sera incité à privilégier, la prochaine fois, des solutions alternatives au carnage !
Cette sombre histoire n’est pas sans rappeler celle d’un renard, à Sedan dans les Ardennes, dont la crotte déposée sur le potager d’un habitant en novembre 2020 avait entraîné des destructions illimitées de l’espèce sur 4 communes entières… Cette fois-là, l’ASPAS avait pu obtenir la suspension de l’arrêté en urgence et sauver de nombreuses vies.
* Si quelqu’un connaît cette dame, prévenez-nous pour que nous puissions lui adresser notre kit de sensibilisation “J’aime les blaireaux !” afin qu’elle le montre à ses enfants ! Tout entier conçu par l’ASPAS, ce support pédagogique tord le coup aux idées reçues et familiarise le jeune public avec ces animaux méconnus et fascinants !
Photo d’en-tête © Bertrand Havard

