MISE A JOUR du 11 août 2025 : contre les tirs de loups l’ASPAS a déposé un recours devant le tribunal administratif de Limoges
En Corrèze, des tirs de défense, autorisés par le préfet sous le chantage, les mensonges et les menaces de certains syndicats agricoles mettent en péril la survie de louveteaux au patrimoine génétique exceptionnel. Pour le bien des loups comme celui des éleveurs, l’ASPAS appelle l’État à sortir de sa logique de destruction court-termiste, et à plutôt encourager les mesures de protection des troupeaux, seule solution pérenne de bonne coexistence !
En France, les loups sont toujours empêchés de recoloniser les territoires à l’ouest de la vallée du Rhône où ils avaient été exterminés, et l’avènement de nouvelles portées hors des Alpes reste extrêmement rare, même plus de 30 ans après le retour spontané du grand canidé dans notre pays.
Un brassage génétique exceptionnel
En plus d’être rare, la portée récemment documentée dans le Limousin grâce aux suivis de terrain menés par l’association Carduelis est carrément unique : c’est tout simplement la première fois depuis la réapparition du loup que des petits naissent de l’union entre deux loups adultes de lignées génétiques différentes, l’une italo-alpine, l’autre germano-polonaise. En effet, depuis quelques années, des individus d’Europe de l’Est arrivent à leur tour en France, via l’Allemagne et la Belgique, malheureusement quasi systématiquement abattus.
Compte tenu des menaces grandissantes qui pèsent sur le loup en France – rabaissement, si l’Etat le décide, de son niveau de protection, facilitation des tirs létaux, recrudescence du braconnage – , la possibilité d’un tel brassage génétique entre ces deux souches tient de l’inespéré, pour ne pas dire du miracle ! Avec une population de loups en France qui stagne désormais autour de 1000 individus – bien loin des 2500 minimum nécessaires, selon les scientifiques, pour maintenir l’espèce dans un état de conservation favorable à l’échelle nationale – , ce métissage est donc vital et porteur de beaucoup d’espoir.
Protéger les troupeaux, protéger les loups !
Dans ce contexte fragile, plutôt que de missionner des lieutenants de louveterie (= tueurs de loups) et de délivrer à tout va aux éleveurs des autorisations de tirs de défense, l’État devrait tout faire pour au contraire garantir la protection de cette famille de loups, tout en promouvant des solutions de coexistence avec le monde pastoral.
S’il est pleinement entendable que les éleveurs locaux, déshabitués depuis des décennies à la présence d’un tel prédateur dans la région, se trouvent bouleversés par cette nouvelle donnée, il est indispensable que l’État ne cède pas à la facilité des tirs de destruction et accompagne les professionnels pour les aider à réduire au maximum la vulnérabilité de leurs troupeaux.
Dans un climat très sombre pour les loups (déclassement européen) et l’ensemble de la biodiversité (loi Duplomb…), où nos décideurs politiques assument des discours de plus en plus martiaux et populistes envers le grand prédateur, l’ASPAS alerte également sur le risque de banalisation croissante des actes de braconnage.
Un loup abattu n’apprendra jamais rien à ses congénères : un autre le remplacera tôt ou tard, et n’hésitera pas à s’attaquer, surtout en l’absence de proies naturelles, à tout troupeau insuffisamment protégé !
L’ASPAS reste vigilante et n’hésitera pas, en cas d’abus, à saisir à nouveau la justice pour mettre l’État devant ses responsabilités !
Contact presse ASPAS : presse@aspas-nature.org – 06 10 27 44 23
Photo d’en-tête : deux louveteaux nés sur le plateau de Millevaches en mai 2025 © Association Carduelis

