Oui aux ours dans les grands massifs de France !

Ce samedi 23 mars, c’est la Journée mondiale des ours ! L’occasion pour l’ASPAS de faire un focus sur l’ours brun et de rappeler nos actions en faveur du grand plantigrade en France.

Détruit à outrance jusqu’à la moitié du 20e siècle, l’ours brun a bien failli complètement disparaître de France, à l‘instar du loup gris. Éliminé des Alpes, seule une petite population a péniblement subsisté dans les Pyrénées.

Mais grâce au dévouement de quelques passionnés, d’associations de protection de la nature et d’opérations de réintroduction, le pire a été évité et la population a pu se reconstituer. Avec un peu moins de 80 individus aujourd’hui, on est toutefois bien en deçà des capacités d’accueil du massif pyrénéen.

Un grand fauve tranquille

Contrairement aux idées reçues, l’ours brun est un animal généralement farouche et solitaire, qui fuit autant la présence humaine que ses propres congénères. En Europe, les attaques sur l’homme sont extrêmement rares. Comme pour beaucoup d’animaux sauvages, ce sont surtout les femelles qui se montrent les plus menaçantes lorsque leur progéniture est menacée, a fortiori lorsque les chasseurs organisent des battues aux sangliers sur leur territoire…

Côté nourriture, les clichés ont aussi la vie dure : non, l’ours ne passe pas ses journées à  attaquer des moutons mal protégés puisqu’il est à 75% végétarien ! Même si sa physionomie lui permet de chasser occasionnellement de grands animaux (sangliers, faons, jeunes isards), il est volontiers charognard et se délecte tout autant d’insectes xylophages, comme les fourmis.
Quant à son appétence pour le miel, c’est plutôt le couvain qui l’intéresse. Une simple clôture électrique suffit pour le tenir à distance des ruches.

L’importance de l’ours dans la nature

Par l’élimination de carcasses d’animaux dans les habitats forestiers, l’ours complète le rôle d’équarisseur des vautours dans les zones ouvertes, permettant ainsi de freiner la propagation d’éventuelles maladies. Son statut d’espèce  strictement protégée, à grand domaine vital, peut aussi contribuer à la sauvegarde de nombreuses espèces présentes dans son habitat, telles que le grand tétras, les pics, des insectes et végétaux rares ou menacés, ce qui rejaillit sur une meilleure conservation des habitats et la qualité des paysages.  

En outre, ses grands déplacements à différentes altitudes contribuent à la dissémination d’espèces végétales par leurs graines et spores contenus dans ses excréments.

Un « écolo-booster » de l’économie locale

L’ours suscite l’admiration, la curiosité, les fantasmes : la présence d’un animal aussi rare et emblématique impacte positivement l’économie locale par le biais de l’accueil de randonneurs, naturalistes, photographes, classes de découverte, etc.

Certains l’ont bien compris depuis bien longtemps, comme par exemple le Parc national des Abruzzes en Italie, qui agit pour les ours et la cohabitation pacifique depuis plus de 100 ans.

Les menaces qui pèsent sur l’ours

Si le nombre d’ours progresse d‘année en année, la pérennité de l’espèce est toujours loin d’être garantie, du fait que les femelles se reproduisent avec un faible nombre de mâles différents et que certains ours ne se rencontrent jamais, trop
isolés géographiquement les uns des autres.

Aussi, entre 1994 et 2022, pas moins de 9 individus ont été tués par la main de l’homme dans les Pyrénées, dont 5 lors de parties de chasse… Quand ce n’est pas le fusil, c’est le poison. Les pires ennemis de l’ours sont à chercher parmi une frange radicale du monde pastoral, totalement fermée à toute idée de cohabitation.

Pour les ours, l'ASPAS demande

  • L’arrêt des battues de chasse dans les zones de présence d’ourses suitées et des peines exemplaires pour les braconniers
  • L’interdiction de toute opération d’effarouchement susceptible de porter atteinte à l’intégrité des ours et/ou de leur descendance
  • La mise en place effective des mesures de protection les plus efficaces comme condition préalable à toute indemnisation des éleveurs
  • Des troupeaux domestiques plus petits et plus faciles à gardienner (500 animaux maximum) avec des modes de conduite adaptés à la présence de grands prédateurs (chiens et personnel pastoral en nombre suffisant)
  • L’anticipation du retour naturel des ours dans les Alpes françaises

Agissez pour les ours avec l'ASPAS !

  1. Participez aux actions de terrain avec le groupe ours des Pyrénées de la délégation Ariège et Haute-Garonne (sorties sur les estives, rencontres avec les bergers, les éleveurs dans le but de mieux faire accepter le grand fauve)
  2. Devenez un ambassadeur de l’ours brun en diffusant les outils de sensibilisation mis à disposition par l’ASPAS (dépliant “Oui aux ours“, kit pédagogique “J’aime les ours“, etc.)
  3. Alertez l’ASPAS de tout incident impliquant les ours en écrivant à temoignage@aspas-nature.org
  4. Soutenez les actions de l’ASPAS en faveur des ours et de la nature en général en faisant un don

Photo d’en-tête © Marc Steichen

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