Loup retiré des espèces protégées en France : AVIS 100% DÉFAVORABLE ! 

Le cauchemar tant redouté est en passe de devenir réalité : dévoilé le 27 novembre, un projet d’arrêté acte l’affaiblissement de la protection du loup en France et fixe les nouvelles modalités de sa « destruction » à partir du 1er janvier 2026… Contre cette terrible régression écologique, qui n’est motivée par un argument scientifique, soyons très nombreux à manifester notre profonde indignation ! 


En supprimant Canis Lupus de la liste des mammifères terrestres protégés en France, le gouvernement s’apprête à offrir aux éleveurs et aux chasseurs de nouveaux moyens non pas pour mieux protéger leurs troupeaux, mais pour faciliter le tir de loups, tout en continuant d’ignorer le rôle écologique précieux du grand prédateur pour l’équilibre des écosystèmes… 

L’ASPAS invite un MAXIMUM DE CITOYENS à participer à la consultation publique avant le 19 décembre en émettant un avis DÉFAVORABLE !!  

Parmi les changements annoncés :  

  • Le loup sera supprimé de la liste nationale des mammifères terrestres protégés en France, mais ne sera pas pour autant reclassé parmi les espèces dont la chasse est autorisée.
  • Les tirs létaux seront désormais possibles en l’absence de mesures de protection (chien, clôture électrifiée ou gardiennage) partout en France ! 
  • Dans la plupart des communes concernées par la présence du loup, les tirs létaux pourront se faire en l’absence d’autorisation individuelle, sur simple déclaration préalable auprès de la préfecture… Cette déclaration pourra se faire en ligne, avec un certain nombre d’informations obligatoires à renseigner (numéro de permis de chasser, horaire, date et lieu précis du tir, arme et munitions utilisées, etc.). 
  • Les éleveurs des cercles 0, 1 et 2 qui mettent en place des solutions de protection pourront bénéficier de certains avantages (tous orientés vers la destruction des loups !) : l’intervention des louvetiers ou de la brigade OFB, une période de 3 ans pour bénéficier du régime déclaratif ainsi que l’indemnisation des animaux victimes de déprédation
  • Les « tirs de défense simple » et « tirs de défense renforcée » vont fusionner, au profit d’un unique « tir de défense » dont le nombre de tireurs ne pourra excéder 2 (voire 3, avec dérogation spéciale…). 
  • Pour des besoins scientifiques, il ne sera plus nécessaire d’obtenir de dérogation spécifique pour capturer un loup.

Ce qui ne changera pas :  

  • Même retiré de la liste des espèces protégées, le loup n’est pas pour autant inscrit sur la liste des espèces dont la chasse est autorisée ; il sera donc interdit de l’abattre en dehors des zones concernées par les tirs de défense ou de « prélèvement ».   
  • Le braconnage de loups donnera toujours lieu à des peines pouvant atteindre 3 ans d’emprisonnement et 150 000€ d’amende. 
  • Les loups braconnés continueront à être décomptés du plafond annuel de « destruction ». 
  • Le plafond de « destruction » demeurera inchangé, soit 19 % de la population (+ 2 % possible si le plafond est atteint avant la fin de l’année). 
  • Le tir de loups dans les zones cœurs des parcs nationaux et au sein des réserves naturelles nationales restera prohibé. En revanche, dans les parcs qui autorisent la chasse (ex : les Cévennes), le tir de loups pourra être possible sous conditions…   
  • Il sera toujours interdit pour les éleveurs et les chasseurs d’utiliser des lunettes thermiques pour tirer sur les loups, cette technologie étant réservée aux lieutenants de louveterie et aux brigades de l’OFB.   
  • Il restera aussi toujours interdit d’attirer ou d’appâter les loups pour faciliter leur destruction, comme, par exemple, la mise à disposition de cadavres d’animaux (domestiques ou sauvages). 

Le CNPN rejette le projet d’arrêté à l’unanimité

Contre ce nouveau projet d’arrêté, le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a sans surprise émis un avis DÉFAVORABLE à l’unanimité :  

« À l’occasion de l’analyse de ce nouveau texte, les membres du CNPN s’inquiètent vivement de l’évolution actuelle de la politique nationale envers cette espèce, qui vient de connaître un déclassement de son statut de protection à l’échelle de la Communauté européenne. En déclassant partiellement le loup de la liste des espèces strictement protégées au nom de la défense des troupeaux, les bénéfices écologiques associés à la présence du loup sont laissés totalement de côté en particulier la régulation des populations d’Ongulés, de même qu’est laissé de côté le constat attesté d’une stabilisation des attaques dans un contexte encore récent d’un accroissement de la population de loups, signe que les mesures de protection sont efficaces. Une partie des mesures annoncées laissent supposer une volonté de limiter, ou même de réduire la population de loups présente sur le territoire national, d’en limiter la dispersion naturelle et aussi de restreindre les populations fonctionnelles au seul territoire alpin. Cette évolution est contraire à la volonté de notre pays de développer une politique ambitieuse en faveur de la biodiversité, au travers de la Stratégie Nationale pour la Biodiversité. Les membres du CNPN invitent solennellement le ministère en charge de la protection de la biodiversité à revoir une telle stratégie, au bénéfice d’une protection renforcée des espèces, de la reconquête de la biodiversité et du rétablissement du fonctionnement écologique des milieux. » 

Lire l’avis en intégralité (PDF)

Oui à la science, NON à la démagogie !  

Acter le rabaissement de la protection du loup en France serait un très grave recul environnemental aux conséquences potentiellement catastrophiques pour la conservation de l’espèce. Faciliter encore plus le tir de loups mettra à mal des décennies d’efforts et d’investissements au profit de la protection des troupeaux.  

L’ASPAS dénonce la schizophrénie du gouvernement et lui demande d’abandonner sa politique néfaste qui ne règlera en rien les problèmes des éleveurs : aucune étude scientifique ne démontre l’efficacité des tirs létaux pour réduire les attaques sur les troupeaux !  

L’abaissement de la protection des loups en Europe et en France n’est motivé que par des considérations purement politiques, basés sur aucun argument scientifique

Citoyens de France, soyons nombreux à refuser cette terrible régression, exprimons notre indignation en participant massivement à la consultation publique avant le 19 décembre, en indiquant dans le titre de nos contributions AVIS DÉFAVORABLE !  

Loup retiré des espèces protégées en France : AVIS 100% DÉFAVORABLE ! 

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