Malgré 3 ours adultes tués par l’humain, la population ursine continue de croître dans les Pyrénées, avec pas moins de 64 individus différents détectés en 2020, dont 16 oursons (un record !). C’est l’un des enseignements clés du rapport annuel 2020 du réseau Ours brun, rendu public fin mars par l’OFB.
Même si on est encore loin du seuil de viabilité de l’espèce, ces données sont une nouvelle encourageante pour toute la faune et la flore de la chaîne des Pyrénées. En tant qu’espèce « clé de voûte », au sommet de la chaîne alimentaire, l’ours joue en effet un rôle primordial dans les écosystèmes : non seulement, par ses prédations, il facilite l’accès à la nourriture pour d’autres espèces (avec des charognes qui profitent aux loups, renards, mustélidés, sangliers, oiseaux, insectes…), mais en tant qu’espèce mobile et omnivore (son régime est composé à 75 % de végétaux et de champignons), il favorise aussi la dissémination des graines et des spores sur un territoire très vaste (estimé à 8 200 km2, dans les Pyrénées, en 2020).
Si les ours s’en prennent parfois aux troupeaux domestiques, il suffit de se référer aux données fournies par les scientifiques pour comprendre que les dégâts sont en réalité assez anecdotiques au regard de l’équation bénéfices pour la biodiversité / risques pour l’élevage. D’autant plus que le nombre d’attaques pourrait être encore plus faible si les mesures de protection étaient appliquées de manière plus systématique, surtout côté français ! En 2020 en France, 369 attaques sur bétail et 5 attaques sur ruchers ont été recensées (contre 349 et 13, respectivement, en 2019), alors que l’Espagne n’en dénombre que 48…