À l’aube du dévoilement du nouveau Plan national d’actions Loup 2024-2029 prévu ce lundi 18 septembre, l’ASPAS tient à rappeler que seule une bonne protection des troupeaux permettra de réduire les attaques, et que le retour progressif des loups en France est une chance incommensurable pour l’ensemble du Vivant à l’ère de la 6e extinction de masse.
Après des mois de travaux préparatoires au sein du Groupe National Loup en amont du nouveau PNA, auquel a fortement contribué l’ASPAS aux côtés d’autres associations de protection de la nature, nous déplorons que l’État semble vouloir perpétuer sa politique désastreuse de tirs, en réautorisant l’abattage d’un cinquième de la population alors que l’espèce est toujours considérée par l’UICN comme en mauvais état de conservation en France...
Malgré les nombreuses études scientifiques qui révèlent la place essentielle des loups dans la nature, leur capacité à réguler naturellement les populations de sangliers, de cervidés, et leur impact positif sur les forêts, notamment, la France semble ne vouloir retenir que l’aspect dérangeant de l’animal, à savoir les déprédations qu’il est susceptible d’occasionner sur des troupeaux domestiques, alors que les solutions de protection efficaces existent pour limiter ces atteintes mais ne sont toujours pas généralisées (bergers, chiens de protection, parcs de regroupement nocturne).
Quand un unique loup s’aventure en Corrèze, ou dans le Lot, au lieu de l’accueillir comme une merveilleuse aubaine écologique, on préfère l’abattre sans remords, en expliquant qu’ici les troupeaux ne sont pas protégeables… Comment un gouvernement peut-il annoncer vouloir s’engager pour une meilleure protection de la biodiversité, quand il décide de supprimer dans le même temps les super-prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire et qui apportent tant de bienfaits aux écosystèmes, en opérant notamment une régulation naturelle des ongulés sauvages comme les cerfs ou les sangliers ?
L’ASPAS déplore que les tirs d’effarouchement aient été abandonnés au profit des seuls tirs létaux qui ne règlent rien sur le long terme, et demande à ce que l’on anticipe mieux le retour des loups dans les départements non encore recolonisés : un loup mort n’apprend rien.
L’ASPAS dénonce aussi l’utilisation politique des chiffres d’estimation de la population de loups, données qui ne servent qu’à calculer combien d’individus vont pouvoir être tués chaque année, et peu importe si c’est une femelle qui laisse derrière elle des louveteaux affamés… Le sombre plafond qui autorise jusqu’à 19% (+2%) de destruction de l’espèce n’est en réalité autre qu’un quota de chasse à atteindre par tous les moyens. Ce qui ne devait être qu’une mesure exceptionnelle de derniers recours est devenu la norme, faisant que chaque année, quantité de loups présumés-coupables sont tués avant que toutes les mesures de protection aient été mises en œuvre, y compris dans des espaces naturels labellisés tels les Parcs régionaux...
Aujourd’hui le loup n’est déjà plus traité comme une espèce protégée en France, nous attendons donc du PNA une meilleure considération de la biodiversité, voulue par la grande majorité des Français.
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