L’Etat doit faire plus pour les ours en France ! 

L’Etat doit faire plus pour les ours en France ! 

Si le dernier bilan démographique publié par l’Office Français de la biodiversité (OFB) révèle une légère progression de la population des ours dans les Pyrénées en 2023, le brassage génétique est toujours préoccupant et on est encore loin du seuil minimal de viabilité de l’espèce. Redonnons sa place à l’ours dans les grands massifs de France ! 

Publié le 2 avril 2024, le rapport annuel 2023 du Réseau ours brun de l’OFB dont fait partie l’ASPAS confirme la tendance à la hausse de la population d’ours depuis 2006, avec un minimum de 83 individus détectés l’an dernier dans les Pyrénées, dont 43 adultes potentiellement reproducteurs (26 femelles et 17 mâles). La principale bonne nouvelle concerne la détection d’un minimum de 11 portées et de 16 oursons nés en 2023, un record depuis les premières réintroductions de 1996.

Si le taux de renouvellement de la population ursine avoisine les 11%, ce qui est tout à fait dans les normes, la principale crainte pour l’avenir de l’espèce réside toutefois dans l’isolement géographique de certains individus. En plus du sang neuf que pourraient apporter de nouveaux lâchers (lâchers qui, pour réussir doivent absolument s’accompagner d’un travail préalable de concertation et d’acceptation par les éleveurs et populations locales), il serait opportun de faciliter l’accès à la reproduction des individus génétiquement différents, via le dépôt très encadré de carcasses au printemps, par exemple. Surtout, l’Etat doit redoubler d’efforts pour réduire les risques de mortalité encourus par les individus les plus sensibles comme Cannellito et les ourses Claverina et Sorita, en améliorant leur suivi et en interdisant les battues de chasse* dans leurs zones de présence.

Des dégâts toujours très faibles et même en légère baisse

Côté prédations, si on comptabilise légèrement plus d’attaques en 2023 (349 en 2023 contre 331 en 2022), les dégâts sur les troupeaux sont à la baisse (552 animaux tués ou blessés, soit une baisse de 7% par rapport à 2022), ce qui tend à démontrer que les efforts de protection des troupeaux portent de plus en plus leurs fruits, couplé au long travail de communication et de médiation avec les éleveurs et les bergers ces dernières années.

Pour autant, ces chiffres (qui sont très marginaux au regard des effectifs des cheptels domestiques) sont toujours largement supérieurs à ceux relevés côté espagnol, où la protection des troupeaux est davantage culturellement admise. S’il y a du mieux en France, le chemin vers une cohabitation plus sereine et pacifiée est encore long…

L’ASPAS, en faisant valoir les nombreux atouts écologiques des grands prédateurs face au défi de la crise climatique et de l’effondrement de la biodiversité, entend continuer son travail de sensibilisation** auprès des publics pour une meilleure acceptation des ours en France. Nous demandons toujours de l’Etat, en plus d’agir plus sévèrement contre le braconnage et les abus de la chasse, qu’il consacre davantage de moyens publics à la recherche, l’information, la médiation et l’accompagnement des différents acteurs sur le terrain. L’annonce faite par le Ministère d’une nouvelle étude sur la consanguinité des ours des Pyrénées est un bon début, mais elle aurait dû intervenir bien plus tôt !

* La chasse, rappellons-le, est l’une des premières causes de mortalité des ours dans les Pyrénées, avec au moins 5 individus tués par les fusils depuis 1994. 

** Parmi les outils développés par l’ASPAS, découvrez le kit pédagogique « J’aime les ours » destiné aux enfants de 8 à 12 ans 

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